jeux de l'être et mots fantômes, mots peu courants mais bien réels a définir selon son délire

[San Kukai]

« faire l'amour sur un canoë en buvant de la bière bon marché »

Ah, non ! Ça, c'est birlouter.

[small]Tiré du patronyme de Marie-Antoinette de Birloute de Saint-Cyr, coutumière du fait…
Une honte pour sa famille…
Une sacrée bombe selon ses amants, parmi lesquels Pierre-Auguste Renoir. Le peintre a longtemps prétendu que le modèle de ses fameux tableaux Les canotiers à Chatoux et Le déjeuner des canotiers (qui fait face au peintre Gustave Caillebotte) était une certaine Aline Charigot, modeste modiste. Ce prête-nom n'était qu'un leurre propre à protéger la famille de sa maîtresse, laquelle famille fut suffisamment prodigue auprès du maître (et de la modiste) pour que l'identité réelle du modèle ne soit que très récemment divulguée.[/small]

Ce message a été modifié par San Kukai - 11 Oct 2006, 11:50.

[gaspou]

« faire l'amour sur un canoë en buvant de la bière bon marché »

F...ing close to water ?

[Wall]

« faire l'amour sur un canoë en buvant de la bière bon marché »

F...ing close to water ?

Dans mes bras !
[mini]http://www.monty-pythons.com/album/Episode_22/09e-bruces%20is-your-name-not-bruce.jpg[/mini]

Ce message a été modifié par Wall - 11 Oct 2006, 16:48.

[baron]

Pour canaliser vos réflexions, je dirais que ce mot est un héritage préhistorique ; il faut donc chercher dans un champ sémantique compatible avec le monde de l'époque… (La dernière proposition est possible – mais totalement à côté de la plaque !

[Wall]

Baron, c'est à 16h55 hier que vous nous accordâtes 24 heures de cogitation. Le délai est révolu, apaisez nos cervelles surchauffées !

Alors bon... Héritage préhistorique dîtes-vous...
Après maintes longues recherches, voici mes ultimes conclusions :

La biloque est une poulie munie de deux poignées utilisée par l'homme de Cro-Magnon pour traîner sa femelle sur de longues distances. Bi- pour les deux poignées, et -loque pour l'état de la femelle à la fin du voyage.

Et si tu m'crois pas, t'ar ta g... à la récré...

[baron]

Baron, c'est à 16h55 hier que vous nous accordâtes 24 heures de cogitation. Le délai est révolu, apaisez nos cervelles surchauffées !

Désolé. Mercredi, c'est le « petit jour » et activités ludiques et responsabilités parentales ne s'accommodent pas toujours de l'appétit Macbidouillesque.

Dans une heure, je serai sûrement plus disponible. Sachez toujours qu'il s'agit d'un fruit (de nos régions bien sûr… Pas de goyave ou de persica).

[baron]

Pas plus d'idées ?

La biloque (biloke en wallon de Liège ou Namur, blôce en lorrain) est plus précisément la prune. Il semble que ce mot vienne d'une langue pré-celtique, comme le rythme de la danse des « gilles » de Binche.

[gaspou]

b]biloque[/b] (biloke en wallon de Liège ou Namur, blôce en lorrain) est plus précisément la prune. Il semble que ce mot vienne d'une langue pré-celtique

Le mot "loque" est directement dérivé du celte "loc'h"

Need I say more ? En tant que petit nouveau sur le topic, je ne voudrais pas me hausser du col, mais il me semble que ma victoire est totale, et sans contestation possible

[baron]

Tu négliges le restant de ton intervention, qui ruine un peu tes prétentions…

L'explication de Wall m'a tenté. Mais l'étymologie de loque nous interdit cette solution. Le mot "loque" est directement dérivé du celte "loc'h" qui, comme chacun sait (sauf Wall apparemment), a été importé en français par l'influence grecque (les athéniens ayant adopté ce mot suite à une invasion celte d'Athènes passée inapercue sous Périclès); le signifiant wallien devrait donc avoir comme signifié "dyloque", comme dyptique, du grec "duo", et non pas biloque. […]

Allez, je relance d'un facile, prote, et passe la main.

[gaspou]

C'est vraiment trop injuste.

Mais ce n'est pas grave car prote est vraiment trop facile.

L'origine de ce mot est évidemment Protée, dieu marin ayant le pouvoir de changer de forme (protéiforme, n'est-ce pas). Il avait pour tâche principale de garder le troupeau de lapins roses amphibies de Poséidon.

Prote est donc tout naturellement le nom d'un ouvrier imprimeur qui a pour tâche principale de nettoyer les caractères en plomb servant à l'impression des journaux à l'aide d'huile d'amandes douces.

J'imagine que vous êtes curieux de savoir par quel glissement sémiotique nous sommes passés d'un gardien protéiforme de rongeurs branchifiés à un ouvrier spécialisé. Je l'étais aussi, jusqu'à ce que je tombe sur l'ouvrage du Professeur Krj, "Le clos-vougeot à travers les âges", qui permet de construire une passerelle grâce à l'invention du vin rouge. je vois poindre dans vos prunelles une lueur de compréhension, et j'en suis heureux.

En effet, l'élevage de lapins amphibies n'a duré qu'un temps, d'autant plus que Protée était censé les traire pour apporter chaque matin à Poséidon son verre de lait. Protée a donc joyeusement zigouillé son troupeau, et l'a fait cuire sur des sarments de vigne poussant sur une petite île (qui n'était autre à l'époque que la partie émergée des côteaux de la Bourgogne). L'histoire vinicole a retenu cette anectode, puisqu'une des parcelles les plus appréciées du Clos Vougeot Premier Cru a pour nom "les protelles" (totalement authentique et parfaitement vérifiable; si vous ne trouvez pas, c'est dû à une lamentable ségrégation des moteurs de recherche à la solde du grand capital américain contre nos bons produits du terroir). Pour en revenir un instant à Protée, il s'est rabattu sur la garde des phoques, en raison d'exigences d'une autre nature de Poséidon, mais cela est une autre histoire. J'abrège pour ne pas fatiguer mes lecteurs (à ce point, s'il en reste un, ce sera bien beau, merci maman): à la fin du XIXe siècle, période d'apogée des quotidiens français (chaque grande ville comptait plusieurs quotidiens locaux, si si), il était d'usage de régaler les correcteurs par un grand cru bourguignon au moment de la mise sous presse; vous l'avez deviné, leur vin préféré était le Chassagne-Montrachet "les vaucrains". Mais un jour, un jeune apprenti (appelé alors "arpète") apporta par mégarde une bouteille de Clos Vougeot "les protelles". Ce cru supplanta vite le Chassagne Montrachet alors en perte de vitesse en raison de l'emploi massif de fiente de phoques pour accélerer la pousse des ceps; pour que ce moment béni passe à la postérité, les arpètes sont désormais connus dans le monde de l'imprimerie comme des "protes.

[baron]

Prote est donc tout naturellement le nom d'un ouvrier imprimeur qui a pour tâche principale de nettoyer les caractères en plomb servant à l'impression des journaux à l'aide d'huile d'amandes douces. […] ouvrier spécialisé […] à la fin du XIXe siècle, période d'apogée des quotidiens français (chaque grande ville comptait plusieurs quotidiens locaux, si si), il était d'usage de régaler les correcteurs par un grand cru bourguignon au moment de la mise sous presse; […] un jour, un jeune apprenti (appelé alors "arpète") apporta par mégarde une bouteille de Clos Vougeot "les protelles". Ce cru supplanta vite le Chassagne Montrachet […] les arpètes sont désormais connus dans le monde de l'imprimerie comme des "protes.

Pas mal mais attention à ne pas confondre les apprentis et les chefs ! [small](D'autre part, je ne connais pas d'usage du mot arpète dans le monde de l'imprimerie…) [/small]
Une meilleure définition du prote : http://forum.macbidouille.com/index.php?s=...t&p=1401750

Cela dit, je te passe volontiers la main.

[gaspou]

Joie. Fierté. Satisfaction. Il n'y a pas l'ombre d'une mistoufle sur ce topic, je ne sais s'il faut le déplorer ...

[Jack the best]

Je ne suis pas certain qu'il faille faire confiance à quelqu'un qui port le patronyme de Paput !

Prote alors !

[Wall]

La mistoufle, relativement similaire, quoique de conception radicalement différente, à la chaubelière de Suisse Normande ou à la bailloire du Dauphiné, est l'héritière domestique du gantelet des chevaliers en armure du XVe siècle.

Elle consiste aujourd'hui, dans les régions où elle est portée (c'est-à-dire entre Altkirch et Hirtzbach d'une part, et dans la vallée du Crinchon d'autre part), en une moufle dont l'extrémité est tronquée à la manière d'une mitaine. Dans ces campagnes reculées où il est notoire que le froid est perçant et l'alimentation en électricité aléatoire, la mistoufle est la compagne incontournable des soirées hivernales au cours desquelles on se réunit autour de l'âtre pour préparer le traditionnel yaourt bulgare. Portée en début de processus pour maintenir au chaud les mains des yaourtières sans amoindrir leurs capacités préhensiles, la mistoufle est employée plus tard à des fins de filtrage, la fabrication ancestrale du yaourt bulgare en Haute-Alsace et en Bas-Artois s'accompagnant inévitablement de la formation de caillots de lait sous l'action conjointe des ferments lactiques et des brusques variations de température. Une fois le filtrage terminé, la yaourtière repasse sa mistoufle, dont l'imbibation en lait caillé procure un bienvenu surcroît de chaleur dont se souvint Michel Tournier, en son temps yaourtière de l'Académie Française, quand il décrivit son Robinson s'enduisant le corps de caillé avant de se lover dans la fameuse cavité souterraine où il se crut redevenir fœtus.

Des origines médiévales du mot, les régions sus-citées conservent l'expression « jeter la mistoufle », qui signifie « lancer un défi ». L'idiome est néanmoins à ce jour confiné aux concours annuels qui opposent yaourtières alsaciennes et artésiennes pour deux semaines de joutes laitières interrégionales.

Ce message a été modifié par Wall - 13 Oct 2006, 14:39.

[gaspou]

Une fois le filtrage terminé, la yaourtière repasse sa mistoufle, dont l'imbibation en lait caillé procure un bienvenu surcroît de chaleur dont se souvint Michel Tournier, en son temps yaourtière de l'Académie Française, quand il décrivit son Robinson s'enduisant le corps de caillé avant de se lover dans la fameuse cavité souterraine où il se crut redevenir fœtus.

Hélas, la mistoufle n'est pas un objet ...

Ce message a été modifié par gaspou - 13 Oct 2006, 15:23.

[ManiX]

la mistoufle, ne serai-ce point la bonne baffe de chez nous ?

[Jack the best]

"Avec ma naissance en plus, on s'enfonçait dans la mistoufle. On avait toujours pas bouffé (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.56)."

J'étais un peu dans la mistoufle, au début de ma carrière.

"J'ai pu suivre, jeune étudiant, le cheminement de cette vaste mistoufle (L. DAUDET, Stup. XIXe s., 1922, p.11)."

"Bien sûr, il y a quelque coup de mistoufle (ZOLA, Assommoir, 1877, p.585)."



Maintenant que j'ai appris à jouer de la mistenflûte, je sais presque tout faire :

"Quand je pense à ce que j'ai déjà fait pour vous, chiens que vous êtes, (...) que je vous ai vus venir crasseux, mistouflards… (AYMÉ, Tête autres, 1952, p.215).



Les Mistoufles n'ont apparemment pas le même sens au pluriel !

Ce message a été modifié par Jack the best - 13 Oct 2006, 15:59.

[gaspou]

"Bien sûr, il y a quelque coup de mistoufle (ZOLA, Assommoir, 1877, p.585)."

Edition Pléïade, j'imagine ? cela va permettre à nos amis de trouver facilement grâce au contexte. Merci Jack the best

la mistoufle, ne serai-ce point la bonne baffe de chez nous ?

Non, mais on se rapproche; la mistoufle est plus intangible, comme le montrent les différents exemples de Jack the best

[Jack the best]

Jack the best a surtout d'excellentes sources sur le net !

[ManiX]

Jack the best a surtout d'excellentes sources sur le net !

Ce qui est proprement interdit par le reglement, mistoufle intellectuelle ou pas.

[docphil]

j'ai d'abord pensé que mistoufle était un terme argotique pour dire "jeune femme" mais compte tenu de ce que j'ai lu plus haut (on s'enfonçait dans la mistoufle. On avait toujours pas bouffé), j'ose croire que ce n'est pas ça ...

serais-ce un terme qui désigne la misère ?

[Jack the best]

Mille excuses ! Je n'avais pas lu qu'il fallait faire sans dictionnaire, ni Google.

J'avais juste pris le topic en route, après en avoir lu seulement une page. Je pensais à un délire comme il y en a eu plusieurs dans les forums !

Je vais donc faire l'effort de d'abord tout lire avant de reposter !

[hubeert]

"Avec ma naissance en plus, on s'enfonçait dans la mistoufle.

docphil tu connais pas le babyblues??
ca aurait dû normalement te faire penser que mistoufle ne peut être une jeune femme

[San Kukai]

Une fois le filtrage terminé, la yaourtière repasse sa mistoufle, dont l'imbibation en lait caillé procure un bienvenu surcroît de chaleur dont se souvint Michel Tournier, en son temps yaourtière de l'Académie Française, quand il décrivit son Robinson s'enduisant le corps de caillé avant de se lover dans la fameuse cavité souterraine où il se crut redevenir fœtus.

Hélas, la mistoufle n'est pas un objet ...

J'ai cru comprendre dans la proposition d'hubeert en ouverture de ce fil qu'il s'agissait moins de s'approcher à tâtons de la définition exacte, que de laisser chacun broder selon l'inspiration que lui procure le terme proposé :

dire ce qu'on croit qu'il signifie avec humour si possible..en se servant du pouvoir d'évocation immédiate du mot.

Ainsi, cet exercice s'approcherait plus d'une aimable joute verbale que d'une course à la bonne définition…
Mais peut-être me trompe-je ?

[baron]

En attendant, docphil abel et bien mis le doigt dessus : la mistoufle est un mot argotique qui désigne la pauvreté, la misère.

[gaspou]

serais-ce un terme qui désigne la misère ?

Tout à fait: 1866, de "emmitoufler", deux sens: méchanceté et misère.

Mais Jack the best m'a un peu cassé mon coup ...

La balle est chez docphil, même si ManiX laisse subtilement entendre qu'il connaissait la réponse ...

[baron]

+++++++++++

dire ce qu'on croit qu'il signifie avec humour si possible..en se servant du pouvoir d'évocation immédiate du mot.

Ainsi, cet exercice s'approcherait plus d'une aimable joute verbale que d'une course à la bonne définition…

C'est bien ainsi que je l'ai compris (d'où l'intérêt de prendre des mots qui voyagent incognito). Mais en même temps, il y a cette attente de celui qui propose le mot de voir si, idiosyncratiquement ou autrement, les définitions jugées susceptibles de convenir au mot se rapprocheront de sa vraie signification. Il me semble donc utile de signaler les sens corrects ou approchants… Enfin, puisque c'est ainsi qu'on passe au mot suivant, il vaut mieux y arriver à un moment donné…

[Jack the best]

Je renouvelle mes excuses !

Allez ! Faites pas la tête ! Qui propose un mot nouveau ?

[baron]

Qui propose un mot nouveau ?

Comme dit plus haut par Gaspou, c'est à Docphil, n'est-ce pas ? A moins que toi… ?!?

[gaspou]

"Bien sûr, il y a quelque coup de mistoufle (ZOLA, Assommoir, 1877, p.585)."

Edition Pléïade, j'imagine ? cela va permettre à nos amis de trouver facilement grâce au contexte. Merci Jack the best

Juste au passage, pour rendre hommage aux sources de Jack the Best, c'est bien dans la Pleïade, page 585, et il y a une note d'Henri Mitterand, tirée de Delveau: "farce, méchanceté, trahison"