"Urgence absolue" : abus de langage, Si on réfléchissait un peu avant d’employer certains mots…

[Tomeno]

Il est de plus en plus fréquent d’entendre, sur les ondes, au cours de la journée, des phrases du genre : « L’individu accidenté ce matin à l’aube est toujours hospitalisé en urgence absolue»
C’est énervant de voir que les journalistes utilisent des mots sans chercher à en comprendre la signification, uniquement parce que « ça sonne bien ».

L’urgence absolue se définit comme étant la période de temps qui s’écoule entre l’accident et le moment où le patient a reçu tous les soins d’urgence qui étaient nécessaires pour l’empêcher de mourir ou d’avoir des séquelles. L’urgence absolue se compte en minutes. On ne peut donc plus être en urgence absolue au-delà des 60 ou 90 minutes qui suivent l’accident.
Si l’accident a eu lieu à 6 heures du matin (par exemple) , il est plus que probable que depuis 8 heures le blessé ne soit plus en urgence absolue. Ce qui ne l’empêche pas, bien sûr, d’être éventuellement, dans un état grave. Mais il ne faut pas confondre gravité et urgence.

Pour être complet signalons que l’urgence relative, elle, ne se compte pas en minutes mais en heures. Par exemple si quelqu’un se casse la jambe à 10 heures du matin (banale fracture fermée sans gros déplacement), c’est tout à fait acceptable qu’il soit opéré dans la journée. Il n’y a aucune gravité à ce qu’il passe au bloc opératoire vers 18 heures si personne n’est libre dans l’équipe chirurgicale avant ce délai.

Post-scriptum : On parle même parfois « d’urgence différée ». Si une fracture fermée de jambe peu déplacée arrive à l’hôpital vers midi, mais qu’il y a déjà énormément de patients en attente de passer au bloc, plutôt que d’être opéré après tout le monde vers 3 heures du matin par une équipe chirurgicale déjà fatiguée et qui se sent gagnée par le sommeil, il est largement préférable de repousser délibérément l’intervention au lendemain matin : le blessé sera installé confortablement dans un lit, mis sous antalgiques, la fracture correctement immobilisée dans une attelle. Il sera alors opéré le lendemain matin par une équipe chirurgicale toute fraiche, bien reposée

( Bon d'accord tout cela n'a rien à voir avec Macbidouille mais ça me soulage…)

[Jack the best]

C'est une bonne idée que de remettre sur la bonne voie les gens qui commettent des abus de langage.

Moi, ce qui m'énerve, ce sont les gens qui parlent de chiffres alors qu'il s'agit de nombres !

[twist67]

C'est une bonne idée que de remettre sur la bonne voie les gens qui commettent des abus de langage.

Vaste programme !

[chartz]

Du coup ouais, grave
Je suis à également pas mal agacé par tous ces trucs débiles que tout le monde utilise et qui ne veulent rien dire.

[g4hd]

( Bon d'accord tout cela n'a rien à voir avec Macbidouille mais ça me soulage…)

Ça y est ? Tu vas mieux?

[Mac Arthur]

Respire par le nez j'appelle le SAMU (Coluche...)

[Fars]

Les journalistes entre guillemets et l’art de faire du sensationnel.
Encore un job qui n’a plus rien à voir avec ses origines.
Un bon journaliste est quelqu’un qui fait vendre.
Surtout pas quelqu’un qui raconte ce qu’il se passe.
Me concernant je ne lis plus et n’écoute plus les infos.
Et n’ayant de toute façon aucun pouvoir pour changer les choses je m’en porte que mieux.

[Tomeno]

Pour être complet signalons que l’urgence relative, elle, ne se compte pas en minutes mais en heures. Par exemple si quelqu’un se casse la jambe à 10 heures du matin (banale fracture fermée sans gros déplacement), c’est tout à fait acceptable qu’il soit opéré dans la journée. Il n’y a aucune gravité à ce qu’il passe au bloc opératoire vers 18 heures si personne n’est libre dans l’équipe chirurgicale avant ce délai.

Ceci d'autant plus que parfois c'est quasiment une obligation. Pour endormir quelqu'un sans prendre le risque qu'il se vomisse dans les bronches, il est de bonne règle de ne faire d'anesthésie générale qu'au-delà de 6 heures après le dernier repas

[Tafù]

C'est énervant, oui.
La langue ne fait plus que simplement se transformer (évoluer ?), comme elle l'a fait au cours des siècles ; aujourd'hui, le sens des mots mute. Change de sens. Ou perd son sens, plus souvent... Peut-être à force d'être employé n'importe comment, dans n'importe quel contexte, avec pour but d'avoir un effet "sensationnel".
Parfois c'est étonnant, ludique... Mais le plus souvent ça nous fait perdre des repères. N'oublions pas la force de manipulation des mots...
Ce dont usent et abusent les médias.
Au service de commanditaires...


Sinon, voilà un livre que tu pourrais lire, Tomeno... si tu aimes genre techno-mystico-thriller.

[baron]

[…] aujourd'hui, le sens des mots mute. Change de sens. Ou perd son sens, plus souvent... Peut-être à force d'être employé n'importe comment, dans n'importe quel contexte, avec pour but d'avoir un effet "sensationnel".
Parfois c'est étonnant, ludique... Mais le plus souvent ça nous fait perdre des repères. N'oublions pas la force de manipulation des mots...
Ce dont usent et abusent les médias.
Au service de commanditaires...

Même la novlangue est devenue le néoparler…

[apoca]

La publicité a en l'occurrence un rôle dévastateur…

[g4hd]

Même la novlangue est devenue le néoparler…

Je garde un souvenir angoissant de 1984… lycéen en 1967.
A l'époque, c'était loin devant l'année 84 et c'était donc un futur possible.
Le texte était pesant à lire, les paragraphes ampoulés et rares sont les moments excitants.
La même année j'avais aperçu un peu de Lautréamont, les Chants de Maldoror et je n'ai jamais pu aller au bout de la Métamorphose de Kafka…
C'est dire la panique !

[DOMY]

Je garde un souvenir angoissant de 1984… lycéen en 1967.
A l'époque, c'était loin devant l'année 84 et c'était donc un futur possible.
Le texte était pesant à lire, les paragraphes ampoulés et rares sont les moments excitants.

Au lycée, mon prof de français n'arrêtait ne nous dire qu'il rêvait de faire étudier " 1984 " à ses élèves en 1984.
J'ai échappé à ça en passant mon BAC en 1981.

Ce qui ne m'a pas empêché de lire ce grand classique peu de temps après ...