Les mots d'chez vous..., Pour savoir, comme ça!

[Captain Bumper]

Salut à tous!

J'ai cherché un topic là-dessus, mais j'ai rien trouvé

Est-ce que vous avez des mots, connus autour de vous mais qu'ailleurs en France on ne connait pas, ou des mots que vous croyiez français et qu'ils ne le sont pas et uniquement employés dans votre région?
Je ne parle pas vraiment de patois mélangeant le français et une autre langue, mais des vocables français ou d'ancien français restés dans votre région...

Par exemple, moi, qui habite en Lorraine, y a des mots que j'utilise presque tous les jours, que je croyais dans le dico français, mais la première fois où je l'ai dit à un "non initiés", il m'a fait cette tête là :

Par exemple, seriez-vous me donner la définition des mots suivants : nareux, clanche, cruche... Attention les Lorrains (qui savent) ou ceux qui lle savent d'un lorrain se taisent!

[Lagaffe]

en provence : les alibofis ça désigne hmmm ce qu'on vous brise parfois quand on vous énerve

sinon y a "fascaga ! "pour "fait chier !"
un "gari" c'est un rat...

plein d'autres évidemment mais à cette heure-ci c'est drôle ça me vient pas

[baron]

Moi, je suis un Liégeois des deux côtés, d'ascendance limbourgeoise (Liégeois de langue flamande) mais il y a des lustres, et plus… (donc wallon ; voisin du lorrain, du picard et du champemois pour le domaine roman, sans parler du bas-allemand, du thiois et du flamand brabançon, germaniques…).
Originaire des « marches » de la francophonie, ce sujet me ravit… Au plus on est à la limite, au plus on est attaché à ce qui est au cœur de sa terre…

Pour résumer (?) en vrac mes opinions sur vos propositions :

Narreux, clenche (écrit ainsi et prononcé « klinch(e) ») et cruche me paraissent tout à fait normaux tels que vous les comprenez, si ce n'est que narreux est perçu comme régional, mais pas de problème pour comprendre.

Une mouillette ? Mais bien sûr, c'est

un bout de pain pour tremper dans l'oeuf à la coque? non?

Pour mon beau-père, québécois – comme ma femme. Ben, forcément – un flo, c'est un petit enfant (pourquoi pas un filleul ?). Notons que le québécois est réputé influencé par les dialectes normand et poitevin, d'où venaient les premiers arrivants. Poche et chocolatine ont le même sens là-bas. Poche comme adjectif veut dire « pas très bien foutu ». Ex : un spectacle poche. (Pas : une fille poche.)

Angrave, quand tu dis : «  Il m'arrive d'échapper quelques mots languedociens […] », encore une fois, ça me rappelle le Québec (pour en savoir (un peu) plus sur mon expérience là-bas, voir le topic Combien d'entre-vous sont de Montréal/Québec). Là-bas, je trouvais très curieux qu'ils échappaient une assiette, ou n'importe quoi, au lieu de laisser échapper… C'est peut-être un régionalisme de la famille « non-belgicisme » !?

Pour le reste, ton languedocien se décode aisément. Faut dire que, confronté tout petit au bilinguisme wallon grand-maternel et français parental, mon généalogiste de père m'avait expliqué que c'était normal que les deux se ressemblent ; c'étaient deux langues cousines. D'où je conclus qu'il y avait une grand'mère commune : le latin, qu'il ne me restait qu'à imaginer…

Être ratin ? du verbe rattindre, ou être à timps ? Être presqu'en retard ou juste à l'heure ??? Jamais entendu, me semble-t-il…
Le lyonnais, ça ne me dit rien. Sauf les gônes du Clan des sept (ou une série du genre, qui dévalaient les traboules e la Croix-Rousse, avec Bistèque, fils de boucher dont j'ai mis bien longtemps à comprendre que son sobriquet était l'équivalent de bifteck), lesquels gônes sont bien de la même eau que nos mås-sî®s djônes (sales jeunes, malpropres).

Un petit de chez nous, que j'aime beaucoup ?
« Tûzer ». Verbe, rendu à la postérité par Renkin Sualem, hutois, qui avait conçu la machine de Marly qui amenait l'eau pour les jardins de Versailles depuis une rivière 300 m en contrebas, et à qui Louis XIV demandait : « Comment avez-vous trouvé cela ? — To[u]t tûzant, Sîre ! » répondit-il irrespectueusement.
C'est intraduisible…

Tûzer, c'est une activité qui se situe entre réfléchir, penser et rêv(ass)er ; c'est savoir qu'une question existe et qu'elle trouvera réponse.

Vraiment merci, captain Bumper, pour ton idée de sujet…


PS/ Donc, les gosses, ce sont des alibofis !?

Ce message a été modifié par baron - 21 Aug 2004, 03:43.