La rubrique ciné, Le coin des cinéphages...

[Tertiobutyle]

Je reviens du secret de Brokeback Mountain. Je l'ai trouvé d'une effarante nullité. Un repère à clichés éculés sur les homos, une bande originale abjecte.
Le rythme est extrêmement lent, l'intrigue emplie de lourdeur. Les acteurs manquent quelque peu d'épaisseur, se faisant voler la vedette par celles qui incarnent leurs pseudo-épouses.
Je rejoins l'avis de Puck sur la première scène de cul qui est absolument choquante de crudité.

[Wocks]

Jsuis la seule a avoir aimé ici ou quoi ?

[Tertiobutyle]

Jsuis la seule a avoir aimé ici ou quoi ?

AMHA la réponse importe peu.
Comme l'indiquent les maîtres du topic, ce ne sont que des avis, des critiques complètement subjectives que nous fournissons par rapport aux autres films qu'on a pu voir. Chacun apprécie donc ou non tel ou tel film.

Que Brokeback Mountain t'ait plus tant mieux. Pour ma part avant de voir le film il ne pouvait me plaire, parce que 1. Ça traite d'homosexualité américaine, c'est forcément moralisant. 2. Je ne cesse d'en entendre parler à la fac, dans le métro et dans les lieux gays branchouilles où tout le monde verse sa petite larme sur cette-belle-histoire-qui-finit-mal – sniff sniff sniff –. 3. C'est une histoire à l'eau de rose comme le cinéma en pond des milliers chaque année...

[Maître]

** CETTE CITATION CONTIENT UN SPOILER **

tout le monde verse sa petite larme sur cette-belle-histoire-qui-finit-mal

Merci pour ceux qui ne le savait pas...

[Puck]

Maître, mon prof de latin en prépa nous disait toujours que le principal dans un film c'est le cheminement et non pas le dénouement.

Brokeback c'est l'histoire de deux homos en 1960 comment aurais-tu pu croire que ça se finirait bien?


sinon j'ai vu "Munich", comme toujours Spielberg est un grand technicien qui sait utiliser le montage avec virtuosité et caster des comédiens avec tripes.
Toujours est-il que "Munich" n'est pas le film de l'année ( mais je ne saurais vous dire pourquoi): trop long, pas assez engagé, trop confus?

Je sais pas je suis ressortie vide sans trop avoir envie d'en discuter.
Par contre, j'ai bien aimé le côté "ocean's eleven" : une équipe et son stratagème.
Les plans sont impeccables, le casting ( mais on l'a deja dit) réussi - surtout en ce qui concerne Eric Bana -.

Bref je le conseille sans le conseiller. Je vais y réflechir.

Ce message a été modifié par Puck - 6 Feb 2006, 13:51.

[Maître]

Maître, mon prof de latin en prépa nous disait toujours que le principal dans un film c'est le cheminement et non pas le dénouement.

Je suis sûr qu'il disait aussi que c'est l'intention qui compte. Alors oui, c'est vrai. Mais d'un autre côté c'est mieux quand EN PLUS le cadeau plaît. Et ben là c'est pareil. C'est mieux quand EN PLUS on connait pas la fin. Ceci étant, m'étant fait mortellement gravement chier devant tous les Ang Lee (à part peut-être Ice Storm, et encore...) jusqu'à présent, je ne suis pas certain d'avoir envie d'aller le voir.

Brokeback c'est l'histoire de deux homos en 1960 comment aurais-tu pu croire que ça se finirait bien?

Si tu savais le nombre de fins qui m'ont supris... Sans même parler des twists de dernière minute (Saw, Se7en, etc), certaines fins sont tellement bien tournées, tellement intelligentes qu'on ne sait pas si elles sont heureuses ou malheureuses (La 25ème Heure, May) tandis que d'autres vont clairement à rebrousse-poil des attentes (bon là je cite pas, ce serait salaud au cas où y'en aurait qui auraient pas vu les flims). Donc j'évite tous les à-prioris sur les fins de films. Et je déteste qu'on me les dévoile. J'en ai trépané pour moins que ça.

Je sais pas je suis ressortie vide sans trop avoir envie d'en discuter.
Par contre, j'ai bien aimé le côté "ocean's eleven" : une équipe et son stratagème.
Les plans sont impeccables, le casting ( mais on l'a deja dit) réussi - surtout en ce qui concerne Eric Bana -.

Bref je le conseille sans le conseiller. Je vais y réflechir.

Fais-moi signe quand tu auras envie d'en discuter. Parce que moi j'en ai envie. Parce que je trouve que le film, sous son air "distant", est justement engagé, mais sans être partisan. Et que c'est d'autant plus intelligent, et que ça fait réfléchir.
Je l'ai trouvé plutôt bon (voire très bon), mais pas excellentissime. Enfin c'est déjà très bien.
Et pour le casting, mes petits chouchous restent l'extraordinaire Daniel Craig, décidément à l'aise partout, et le malin Mathieu Amalric, qui me rappelle mon pervers de directeur de prépa.

[Catcher in the R...]

Le cinéma d'aujourd'hui est un produit de consomation hyper affutée , il ya des tas de spécialistes marketing de tous poils pour pondre LE produit qui va plaire ! ou est notre choix ? notre sens critique s'émousse depuis des années ; Quand vous êtes vous battus dans un ciné pour la dernière fois ? moi ce fut pour " la dernière tentation du Christ " qui au demeurant est un film TRÉS moyen ; J'ai revu DUCK SOUP hier , et ça me fait toujours rire !

[San Kukai]

Quand vous êtes vous battus dans un ciné pour la dernière fois ? moi ce fut pour " la dernière tentation du Christ " qui au demeurant est un film TRÉS moyen

Je me souviens de cette époque (86-88… ?) où j'allais au cinéma ou au théâtre tous les soirs (pour de vrai, travaillant alors pour le ministère de la Culture au Grand Palais ). Sortirent en ces temps-là Bird de Clint Eastwood, Pelle le Conquérant de Bille August, Der Himmel über Berlin (Les ailes du désir) de Wim Wenders, que je vis trois fois, My life as a dog de Lasse Allström, Out of Rosenheim (Bagdad café) de Percy Adlon, qui devint contre toute attente un grand succès, ou encore Full metal jacket, de Stanley Kubrick.

J'avais vu tous ces films au Gaumont Champs-Élysées, où l'on s'asseyait alors dans des fauteuils à vérin qui s'enfonçaient doucement sous nos poids plumes. Qu'est devenue cette salle ?

Je me souviens aussi être allé voir à trois reprises La dernière tentation du Christ, dans cette salle et dans deux autres du quartier latin. Systématiquement, dans les quelques minutes qui suivaient le début de la projection, un ouligane du goupillon dispersait le public d'une grenade lacrymogène estampillée « Fraternité Sacerdotale Saint Pie X ». Boulevard Saint-Germain, le fauteur de trouble avait failli être lynché par certains cinéphiles militants. Finalement, nous vîmes le film intégralement au Gaumont Champs, mon frère et moi, et sortîmes particulièrement déçus de cette couillonnade messianique.

Je me souviens d'un article de Libé sur ce film, que nous lisions à haute voix en hurlant de rire à chaque ligne. Harvey Keitel, qui arborait une perruque rousse flamboyante, était comparé à la pub pour Killian's où la fille disait : « je suis rousse… et alors ? ». Je me souviens qu'il sortait furibard de l'atelier de Joseph, après un échange musclé avec le Fils du Tout-Puissant, et shootait dans un morceau de bois en vociférant : « No more crosses ! ». Nous étions explosés de rire.

Ce message a été modifié par San Kukai - 7 Feb 2006, 14:18.

[Catcher in the R...]

Fort heureusement , HARVEY K. a touné de vrais bons films , j'ai un bon souvenir des DUELLISTES et je le trouve extraordinaire dans BAD LIEUTENANT ! Hier soir mon assistant est allé voir contre mon avis LES BRONZÉS 3 , et bien.......................il a trouvé ça NUL ( quel surprise ) Pour info : samedi prochain à Pau au cinéma Le Méliès , projection unique de AELITHA film soviétique de 1924 ou il est question de cosmonaute partant sur Mars pour libérer les autochtones du joug de leur tyran ! ! ça promet.

[San Kukai]

Fort heureusement , HARVEY K. a touné de vrais bons films , j'ai un bon souvenir des DUELLISTES et je le trouve extraordinaire dans BAD LIEUTENANT !

Adi mon drôle !

Tout pareil que toi dis donc.
Si je descends sur Pau, je t'envoie un MP et on s'en jette un à la santé d'Harvey.

[Catcher in the R...]

Fort heureusement , HARVEY K. a touné de vrais bons films , j'ai un bon souvenir des DUELLISTES et je le trouve extraordinaire dans BAD LIEUTENANT !

Adi mon drôle !

Tout pareil que toi dis donc.
Si je descends sur Pau, je t'envoie un MP et on s'en jette un à la santé d'Harvey.

Pas de problème et avec plaisir de se jeter qq QUIN TE VAS made in vallée d'Ossau pour se rafraichir !

[Tertiobutyle]

sinon j'ai vu "Munich", comme toujours Spielberg est un grand technicien qui sait utiliser le montage avec virtuosité et caster des comédiens avec tripes.
Toujours est-il que "Munich" n'est pas le film de l'année ( mais je ne saurais vous dire pourquoi): trop long, pas assez engagé, trop confus?

Je sais pas je suis ressortie vide sans trop avoir envie d'en discuter.
Par contre, j'ai bien aimé le côté "ocean's eleven" : une équipe et son stratagème.
Les plans sont impeccables, le casting ( mais on l'a deja dit) réussi - surtout en ce qui concerne Eric Bana -.

Bref je le conseille sans le conseiller. Je vais y réflechir.

B'jour.
Ai vu Munich hier. Je l'ai trouvé assez bon avec des acteurs aux prestations impressionnantes, notamment Eric Bana et Mathieu Amalric (aux costumes absolument sublimes ).
Certains amis ont trouvé le film extrêmement cru avec la profusion de sang et balles explicitement montrés.

Toutefois, j'ignore pourquoi vous vouliez que ce film soit orienté. Je pense qu'il est nécessaire de se faire un avis propre sur "la chose".

Enfin, je dois avouer qu'il amène à réfléchir.

[Maître]

Toutefois, j'ignore pourquoi vous vouliez que ce film soit orienté. Je pense qu'il est nécessaire de se faire un avis propre sur "la chose".

Je préfère largement qu'il ne soit pas orienté. Et j'ai justement l'impression qu'il est plutôt impartial (ce qui est toujours beaucoup plus difficile en plus), mais ce n'est pas l'avis de tout le monde. Ceci étant, j'ai un peu l'impression que ce sont surtout des gens qui ne l'ont pas vu qui protestent.
Son impartialité est d'ailleurs sans doute la plus grande prouesse du film.

[Puck]

je ne pense pas avoir envie de me faire un avis sur "la chose" (la chose: c'est le conflit israleo-palestinien c'est ça?). Spielberg n'a pas réalisé un documentaire ni un pamphlet.

Mon message précédent sur "munich" était un questionnement ouvert.

Ce message a été modifié par Puck - 8 Feb 2006, 14:10.

[ManiX]

Je suis surpris par votre ressenti de Brokeback Mountain.
Pour la première scène charnelle entre les deux cowboys, elle ne nie en rien la tendresse que peuvent éprouver deux homos. mais justement là ce sont surtout deux cowboys compètement bourrés dans la montagne et le froid, pris d'une pulsion charnelle. Ce serait un homme et une femme, on tolèrerait parfaitement qu'ils se prennent sauvagement !

Toute la suite montre la tendresse mutuelle qui gouverne leur histoire, pas une seule trace de sexe.

Quant à l'idée que ces cowboys correspondent à une figure imposée du monde gay, je le vois surtout un fantasme de "gay des villes" fasciné par la virilité du gardien de moutons. A titre perso j'ai bien aimé le choix de cette histoire très personnelle de deux hommes dont tous attendent qu'ils correspondent à un modèle de virilité, et qu'une tendresse particulière unit.

Mais finalement vos avis éclairent aussi le film, merci à vous !
Ce soir, Pride and Prejudice. Je vous dirai.

[Tertiobutyle]

Bien le bonjour et bon dimanche à vous,

Hier soir, ai vu 13 Tzameti de Gela Babluani, un cinéaste georgien. Un film en noir et blanc des plus poignants, un brin perturbant, un huit-clos clandestin où la morale est absente et la mort omniprésente. Mise en scène et montage maîtrisés (comme dirait Le Monde).

[Puck]

Dimanche je suis allée voir le dernier Esposito " toute la beauté du monde" avec Lavoine, Félix et Darroussin.
j'avais bien aimé " Le coeur des hommes" alors voilà même si ça semblait juste être une merde sentimentale de plus, j'y suis allée.

Le résultat est pas trop mal, la relation de Tina à sa propre souffrance et au non-dit est bien traitée, les images de Bali magnifiques...bref c'est juste trop fleur bleue pour moi, y a pas le grain de folie de " Elizabethtown" ou de "Amélie Poulain" mais ça reste un joli voyage en Asie et de jolis comédiens.

Un film du dimanche soir.

[Arth]

Vu hier soir, Les Bronzés 3... oh ben une belle grosse merde à la française, pour faire simple. Je crois même que c'est la pire comédie (française) que j'ai pu voir à ce jour.

Je ne trouve même pas les mots pour m'exprimer.

Ce message a été modifié par Arth - 14 Feb 2006, 17:17.

[San Kukai]

Je crois même que c'est la pire comédie (française) que j'ai pu voir à ce jour, et je pèse mes mots...

Inutile de relire Nostradamus pour étayer nos intuitions sur ce machin, ni même Sartre pour replonger dans la notion de néant ; cette daube ultra-marketée est à passer sous silence.
La faim leur avait donné du talent, le succès le leur a repris.

Un des formidables aspects du cinéma sur dévédé est de nous permettre de revivre les émotions que nous avaient procurées les films que nous aimons, lorsque nous les vîmes pour la première fois. Alors, revoyons les Bronzés des belles années et oublions que leurs auteurs ont mal vieilli.

[Arth]

Alors, revoyons les Bronzés des belles années et oublions que leurs auteurs ont mal vieilli.

Entièrement d'accord avec toi.
Oublions bien vite ce "film" qui atteint les sommets de la connerie et de la vulgarité et prions pour ne pas qu'ils nous pondent une autre suite à la con.

[macrom1]

Les survivants du Splendid nous ont déjà suffisament abreuvé de leurs images sur toutes les chaines de télévision qu'il est hors de question que je débourse un penny pour aller subir ces bronzés-ci.

Tiens, je vais me re-re-re-re-regarder un petit "Monty python" moi (décidement je ne m'en lasserai jamais)

Ce message a été modifié par macrom1 - 14 Feb 2006, 19:17.

[San Kukai]

Reprise de l'essentiel d'un message posté la nuit dernière sur le fil des couche-tard.

Vu hier soir Le Sacrifice de Tarkovski, dans l'édition Argos/Arte.
Ce film est une merveille en termes d'intelligence, d'humanité, d'écriture, de composition, d'image… Il laisse s'interroger le spectateur sur le sens de son propos et par miroir, sur le sens qu'a le spectateur de sa propre existence. Le film, une fois vu, continue longtemps sa projection dans notre esprit, y distillant par gouttes subtiles des détails, des images, des mots, des scènes, qui recomposent l'ensemble et permettent de le découvrir à nouveau sous un autre angle.
Comme rarement, je n'ai pas envie de le revoir tout de suite ; le laisser infuser me paraît plus enrichissant.


Nous avons avec Mme Kukaï échangé sur ces réalisateurs que nous érigeons au rang d'auteur, au même titre que les maîtres de la littérature mondiale. Nous sommes convenus qu'un auteur est celui qui compose une ou des œuvres originales, intemporelles, qui possède un style, une patte bien à lui, qui évoque l'humanité dans son ensemble à travers ses contes, comme un Homère, un Cervantes, un Shakespeare, ou plus près de nous García Marquez…

Outre Tarkovski, nous nous sommes accordés sur Kurosawa (Dersou Ouzala), les bicéphales Carné-Prévert (Les Enfants du Paradis), Murnau (L'Aurore), Kubrick (Barry Lyndon), Coppola (Apocalypse Now), Luc Besson (Non Là Je Déconne), entre autres… Elle a refusé d'ajouter Wenders (Les Ailes du Désir) à la liste. J'ai réussi tout de même à glisser Malick (La Ligne Rouge).

Les titres mentionnés ici sont pour nous l'œuvre la plus significative des réalisateurs mentionnés en tant qu'auteurs majeurs.
Qu'en pensez-vous ?

Ce message a été modifié par San Kukai - 15 Feb 2006, 14:11.

[xced]

Orfeo Negro n'est pas d'Albert Camus, mais de Marcel Camus...
sinon OK pour les auteurs majeurs... j'y ajouterais Eisenstein

Ce message a été modifié par xced - 15 Feb 2006, 13:27.

[Maître]

J'ai vu Sheitan hier. N'y allez pas. En gros, ça se voit que l'auteur a vu May et Calvaire, mais il n'a visiblement pas compris la leçon. J'ai ri, mais je crois que là où j'ai ri ce n'était pas censé être drôle.

Je ne reviendrais pas sur la notion d'"auteur" (que je trouve hautement méprisante pour tous ceux qui ne le sont pas, du coup). À mon avis, il n'y a pas de beauté universelle, et donc pas de "maîtres" universels (toute plaisanterie sur mon pseudo mis à part). Chacun à ses petits chouchous, et ce n'est pas parce qu'une œuvre ne plaît qu'à un qu'elle est moins valable qu'une œuvre qui plaît à mille, ne serait-ce que parce que les goûts et couleurs changent en fonction des modes. Il suffit de regarder La Nuit Du Chasseur, aujourd'hui citée partout comme référence ultime et pourtant tellement démontée à sa sortie.

[San Kukai]

Orfeo Negro n'est pas d'Albert Camus, mais de Marcel Camus...

Oups…! Corrigé. Autant pour moi.

Dire que j'ai toujours fait la confusion sans m'en apercevoir.

les goûts et couleurs changent en fonction des modes

Sans doute. Cependant, les peintures préhistoriques peuvent être considérées comme patrimoine culturel de l'humanité, tout comme le Kalevala, la Bhagavad Gita, L'Odyssée, Guernica, dans le sens où ces œuvres peuvent être perçues et appréciées par tous de façon universelle, quelles que soient l'époque, la culture, etc.
D'autre part, dans les films cités plus haut, nous avions retenus ceux qui nous avaient marqués dès la première fois, et continuent de nous bouleverser des années plus tard, alors même que nos goûts ont changé.

Enfin, le terme d'auteur majeur ne nous semblait en rien élitiste ; il recouvrait, à notre sens, ceux dont l'œuvre affranchie des modes, porteuse d'un message universel, traverse les époques et les cultures. Nous tentions de projeter le cinéma dans le futur en imaginant qui serait le Shakespeare, le Goethe ou le Dante du septième art. Il s'agit plus ici d'un petit exercice projectif que d'une théorie de l'esthétique.

Ce message a été modifié par San Kukai - 15 Feb 2006, 14:28.

[Paipone]

Outre Tarkovski, nous nous sommes accordés sur Kurosawa (Dersou Ouzala), les bicéphales Carné-Prévert (Les Enfants du Paradis), Murnau (L'Aurore), Kubrick (Barry Lyndon), Coppola (Apocalypse Now), Luc Besson (Non Là Je Déconne), entre autres… Elle a refusé d'ajouter Wenders (Les Ailes du Désir) à la liste. J'ai réussi tout de même à glisser Malick (La Ligne Rouge).

Les titres mentionnés ici sont pour nous l'œuvre la plus significative des réalisateurs mentionnés en tant qu'auteurs majeurs.
Qu'en pensez-vous ?

Bien, très bien même, mais... Jeunet, De Palma, Hitchcock, Scorsese, Lynch, et même Eastwood ou Fincher, c'est du mou de veau ?

[San Kukai]

Bien, très bien même, mais... Jeunet, De Palma, Hitchcock, Scorsese, Lynch, et même Eastwood ou Fincher, c'est du mou de veau ?

[…]entre autres…

Oui, pour quelles œuvres ?

[Paipone]

Bien, très bien même, mais... Jeunet, De Palma, Hitchcock, Scorsese, Lynch, et même Eastwood ou Fincher, c'est du mou de veau ?

[…]entre autres…

Oui, pour quelles œuvres ?

De Palma => Scarface, Carlito's way
Jeunet => Delicatessen, Un long dimanche de fiançailles
Hitchcock => Le Crime était presque parfait, Psychose
Scorsese => Taxi Driver, Casino
Lynch => Elephant Man, Une histoire vraie
Eastwood => Sur la route de Madison, Impitoyable
Je rajoute même Ridley Scott et son Blade Runner, Burton avec Edward aux mains d'argent, également.

Une liste bien sûr non exaustive, toutes ces oeuvres ayant le mérite d'être intemporelles.

[Maître]

Une liste bien sûr non exaustive, toutes ces oeuvres ayant le mérite d'être intemporelles.

C'est vrai que c'est super facile de juger qu'Un Long Dimanche De Fiançailles (qui aurait finalement pu s'appeler Amélie Poulain 2 - Jeunet Adapte Mal Un Chef D'Œuvre De Sébastien Japrisot), sorti il y un an ou deux, est une œuvre intemporelle... Je pense que ça démontre bien la subjectivité et la futilité de l'ensemble.
Faut arrêter le crack les mecs, parce que sinon, après on fera un classement universel des dix plus belles femmes de tous les temps.

[San Kukai]

Je pense que ça démontre bien la subjectivité et la futilité de l'ensemble.

En quoi un petit exercice futile serait-il moins important qu'une somme sur Spinoza ?

[…] et ce n'est pas parce qu'une œuvre ne plaît qu'à un qu'elle est moins valable qu'une œuvre qui plaît à mille […]

Il est bien entendu que tout ceci est subjectif (je ne reprendrai pas les termes du débat sur la subjectivité qui nous a tenus en haleine plus haut). Il ne s'agit pas de trouver une vérité universelle, mais bien d'échanger sur des points de vue individuels afin d'ouvrir le sien un peu plus.


Pourquoi, lors de chacune de tes dernières interventions, revois-je ce petit garçon qui, mi-rageur, mi-moqueur, vint piétiner mon château de sable un été durant ?

Biarritz - été 1968