le collectif macbidouille, les graphistes et autres bonnes âmes

[baron]

Ducace,
Tu as raison, quand tu peux faire valoir ton expérience.
Mais je comprends que les nouveaux se grattent la tête... entre les risques que tu évoques et attendre devant son Mac... C'est aussi une question de caractère, pas seulement de logique ou d'expérience... et puis nombre de créas/graphistes/etc sont aux abois...

Personnellement, on ne m'a jamais demandé de faire d'essai. On a toujours convenu directement d'un délai et d'un tarif, soit aux pièces (1000 signes) soit en conscience (d'autres disent « en régie »).

– Quoiqu'il en soit, je tiens toujours en compte dans un calepin le temps passé à chaque période de travail (50 min. puis pause ; 5 pages = 1 h ; recherches en bibliothèques : un trajet et deux heures, etc. Ça me permet d'optimiser mes tarifs, mes devis ou mes horaires de travail– je juge de suite si mon rendement fléchit, ou si je peux me permettre un service extra qui « accrochera » le client ou satisfera ma conscience ou mon amour-propre.

Par contre lorsque je manque d'ouvrage, je fais souvent, de ma propre initiative, un bout d'essai pour convaincre quelqu'un – éditeur, auteur ou traducteur – qu'il aurait tout bénéfice à s'assurer de mes services.

  Ex.
– Préparer sur base des derniers titres parus un début de maquette pour une collection dont le graphiste pas typographe défaille ;
– Corriger à titre d'exemple quelques pages d'une épreuve ou d'un périodique et indiquer les délais de correction ;
– Me pencher sur un tapuscrit à publier et en préparer quelques pages de copie ;
– Relever quelque point à corriger ou compléter pour une prochaine édition ;
– Renseigner une information complémentaire à un auteur…

On pourrait parler de techniques d'amorçage…

Dans d'autres cas, je propose plutôt une brève formation rémunérée pour enseigner à éviter quelques erreurs flagrantes et répétitives que j'ai relevées. C'est souvent plus facile à négocier.
  J'essaie alors sincèrement d'apprendre rapidement des choses utiles qui évitent de voir gâcher le métier ; je renseigne ou fournis les meilleurs outils que je connaisse. Mais en même temps, je ne manque pas de faire ressentir à l'employeur à quel point au-delà de ces rudiments, il existe une maîtrise qui ne se transmet pas si aisément. Je lui donne le goût et l'envie d'un travail mieux fait… Et bien souvent, il revient – au moins pour des travaux de prestige – demander ses services à l'homme de l'art qui savait si bien ce qu'il convenait de faire dans ces cas, qui était si polyvalent, ou qui tenait si bien ses délais ! Je me fais alors un plaisir de lui en donner pour son argent.
(Du moins quand c'est bien pay酠)

N'empêche que le travail – surtout de qualité – est bien trop rare…



Ce message a été modifié par baron - 13 Jan 2006, 22:20.

[Guest_Avid_*]

ben oui, baron, mais tu ne boxes pas dans la mm catégorie que tous ces créa en herbe....

[Yakalo]

Je partage ta conclusion… Baron. Je fonctionne avec le même esprit que toi, mais admets qu'avant d'avoir de quoi être tranquille, (C-A-D assez de clients conscients de leurs interets à venir vers toi), les mois ont du passer, et plus dur sera de les garder dans le context actuel de nos metiers, vont surement trouver moins cher sans même bouger.... ou alors t'as un carnet client comme de nombreux "contemporains" aimeraient avoir ! !
en tout cas ... la survie passe par la fidélisation des clients...... on est tous d'accord, enfin je crois.

[Ducace]

Baron, ton analyse est très pro. Bravo!
Ta technique pour acquérir de nouveaux clients est parfaite.

Avid, je comprends ton intéret pour les débutants. Nous l'avons tous été.
Démarrer dans un métier encombré est toujours difficile. C'est actuellement vrai pour tous les métiers.
Mais le client exploite très bien les mécanismes de concurrence entre les nouveaux qui ont faim et les vieux qui essaient de protéger leurs acquis.

Yakalo, tu as mis le doigt sur un détail important.
Il faut un portefeuille client suffisamment large (je dirais par expérience 4 agences ou 25 clients directs petits et gros mélangés). — Comment l'acquérir, ça c'est une autre histoire. —
Cela te protège de la perte de l'un d'eux. Sachant que les clients eux-mêmes évoluent. Ils peuvent disparaître, être rachetés, fusionner, changer de direction, etc.

La difficulté actuelle est de maintenir ce portefeuille à cause de la concurrence.

D'autre part, la concurrence a fait monter le niveau d'exigence pour chacun.
Plus vite, moins chers, meilleurs.
Il m'est arrivé souvent de refuser un travail le vendredi à 17h. Vous savez, le boulot qui est à l'agence sur le coin de la table à présenter au client le lundi à 10h.
- "J'ai un boulot pour toi" -
- "Ah oui, je peux passer lundi matin?" -
- "Euh, je préférerais que tu passes maintenant!" -
- "Ah bon!? C'est pour quand ton boulot?" -
- "Ben, lundi 8h."

Si tu prends le boulot et que tu es à l'heure, tu es sûr d'attendre 1h le lundi que l'AD de l'agence arrive touillant dans son godet de café à peine réveillé en ne s'excusant pas... "Ben vous les freelances, c'est normal que vous bossiez le weekend". - "C'est un peu rough ton travail, tu aurais pu soigner..." "Bon, je te fais le bon de commande, salut"

[gilloo35]

Mon crédo est, au mot près, celui de Baron.
Personnellement, je suis freelance depuis novembre 2004 (licenciement économique).

Je suis resté tout de même 4 mois sans bosser, si ce n'est pour ma culture personnelle. Détail amusant : toutes mes démarches commerciales se sont avérées vaines. Ce n'est qu'en avril 2005 que les choses ont décollé, et que le bouche à oreille auprès de certains clients et relations de mon ancien employeur, sont venus frapper à ma porte ou m'ont donné un coup de fil ou ont parlé de moi à des amis ou collègues. Depuis ça fonctionne très bien. Je suis aujourd'hui en mesure de "choisir" mes clients et en refuser certains en faisant mine d'être trop occupé ... ce qui est plutôt le cas depuis ces trois derniers mois.

Mais je ne me voile pas la face. Rien n'est acquis.

Je sais que la profession est en pleine crise, et je suis sincèrement persuadé que c'est la qualité de notre travail, et donc notre réputation qui fait toute la différence. On en a discuté et rediscuté sur Macbidouille, y'aura toujours quelqu'un pour faire moins cher que nous... Il ne faut donc pas jouer sur les prix, mais sur notre savoir faire. Après, un client intelligent fera le bon choix... les autres, il faudra les oublier. Au mieux, ils reviendront nous voir la queue entre les jambes.

Ce message a été modifié par gilloo35 - 14 Jan 2006, 19:32.

[Yakalo]

la queue entre les jambes…

j'aime cette expression, par rapport au sujet de discussion !

Perso, j'en ai 3 qui sont revenus, et je ne sais pas pourquoi… pour ceux-là, mes prix ont doublés… m'enfin…

[wallaby]

Bon ! On en est où là ? (un peu la flemme de relire le tout…)…

Giloo, félicitations pour ton parcours !
En fait on habite pas très loin… et j'ai un peu l'impression de me voir quand je te lis…

[didierr]

à vous lire l'objectif n'est pas clair,

est-ce un partage de connaissances entre personnes qui s'entendent bien ?

didierr

[tiabo]

comme d'hab… dérapage sur la base d'une bonne idée avec effet soufflet… PFFFFFF comme dirait l'ami dezyderio

Ce message a été modifié par tiabo - 20 Jan 2006, 18:03.

[dezyderio]

Eh! je te vois MacGuyver!!!