Jean Pormanove est mort : quel monstre avons-nous créé ?, Réactions à la publication du 21/08/2025

[Paul Emploi]

Jean Pormanove, de son vrai nom Raphael Graven participait à des "streams" (vidéos en temps réel) sur Kick, entouré de différentes personnes, sur la plateforme Kick.
Ces "streams" étaient vulgaires et violents, lui dans le rôle peut-être choisi ou endossé de la victime. Il n'est pas évident de démêler le vrai du faux. L'apparence du fond.
Il avait revendiqué ce choix. Mais n'est-ce pas un syndrome de Stockholm?

Il est mort à 46 ans après 288h de "stream" en continu, soit 12 jours, de ce qui pourrait être un arrêt cardiaque dans son sommeil. Après avoir subi en apparence des sévices pendant toute cette période.
Ce qui pourrait être qualifié de torture, tout au moins en apparence, ou réelle!

Quand d'autres vont avec raison se demander pourquoi il est mort, s'interroger sur ses tortionnaires (avérés ou simplement faisant du cinéma), sur la plateforme Kick qui laisse visiblement tout passer, je voudrais juste me demander qui regarde ça et qui paye pour ça?

Les Snuff Movies c'était de la légende urbaine d'après certains, accepter de mourir devant une caméra dans des conditions atroces pour que l'argent recueilli soit transmis à sa famille ou conjoint ou autres. Je n'ai aucune certitude. Ça pouvait viser des cercles restreints.

Ce qui a été diffusé via la plateforme Kick et sa complicité est pourtant du même tonneau, et pourtant ne visant pas des cercles restreint mais le grand public!
Tout cela bien moins facile qu'un Snuff Movie pourtant. Plus exposé. Et il est mort...

Qu'est-on devenu?!?
Tous, collectivement, qu'avons-nous laissé faire?
Qui regardait sans rien faire, ou avec plaisir?!? Qui a payé pour exiger des mauvais traitements?

Lien vers le billet original

[steph_run]

Je ne comprends plus certains aspects de ce monde. Fin 2024, Médiapart (encore eux !), auquel je suis abonné, fut le premier à publier un billet décrivant par le menu cette chaine Kick et ses pratiques. En commentaire de l’article, je m’étais interrogé sur la pertinence de publier un tel texte en pensant que c’était lui faire publicité en lui donnant plus de visibilité qu’elle n’en méritait. Pour moi ce n’était que du « cinéma » et un voyeurisme crasse. Je reçu en retour une volée de bois vert d’autres lecteurs pour m’expliquer au contraire qu’il était essentiel d’exposer ces pratiques afin de les combattre. Ce qui arrive aujourd’hui montre sans doute qu’ils avaient raison, et ma totale ignorance de ce phénomène, de ses ressorts et de son ampleur. C’est vertigineux et effrayant. J’y perçois une déchéance morale qui grignote nos sociétés par le cerveau. Plus aucune régulation ne semblant possible. Comme un symptôme morbide et supplémentaire de l’effondrement qui s’accélère.