Publication du code source de PostScript, Réactions à la publication du 16/12/2022

[trouspinette]

Postscript, [presque] tout le monde connait.... ou ne connait pas.

Ce langage de description de pages (PDL, Page Description Language) a vu son apparition et son développement initial chez Xerox.

Adobe – fondé par des anciens de Xerox – a vu par la suite son essor se faire, dont le langage PostScript.

Apple fut la première société à commercialiser une imprimante laser compatible PostScript, la fameuse LaserWriter.

Adobe vient de publier le code source de son langage : si l'envie de comprendre les "offending commands - error type undefined" vous chatouille l'esprit, vous y trouverez peut être un début d'explication. ;-) La version publiée date de 1984, on commence à rejoindre le monde du Jurassic Park de l'informatique !

Lien vers le billet original

[iPantoufle]

Cette époque où les impressions sur imprimantes laser étaient d'infinie meilleure qualité que maintenant, presque qualité décalcomanie…

[linus]

Au boulot on a eu une LaserWriter dès sa sortie. J'étais épaté, ça enfonçait, et de très loin, ce qu'on pouvait faire sur un traceur à tambour Benson ou Calcomp.
J'étais en contact étroit avec Apple France et avec Bernard-Paul Eminet, l'auteur de "Le Livre de Postscript" 1987.
Par la suite j'ai beaucoup aidé mes collègues en plongeant dans les fichiers .ps produits par nombre de logiciels scientifiques sous Unix. Ces fichiers étaient bourrés d'erreurs car il n'y avait pas vraiment d'outil de debugging et le juge de paix était l'impression réussie ou non.
L'une des erreurs les plus courantes : un objet était très, très loin en dehors du bounding rect (la partie que l'imprimante va imprimer). Le fichier s'imprimait le plus souvent sans problème car l'imprimante effectuait les clipping (coupures) nécessaires au recadrage. Mais, une fois insérée dans un QuarkXpress ou autre, la même image générait le fameux "offending error" mentionné par Trouspinette. La cause en était un débordement mémoire associé à un second niveau de clipping. Il suffisait donc de rechercher ces foutus objets hors bounding rect. J'effectuais cette recherche d'abord manuellement puis avec l'aide d'Illustrator (merci à lui) via un dézoomage maximum et un pomme-A miracle.
Un autre amusement était les fichiers .ps qui se trouvaient être fréquemment endommagés (faible fiabilité des disquettes, zips, cassettes magnétiques, etc.) et, comme TimeMachine n'existait pas encore, bien peu avaient des sauvegardes de leurs précieux fichiers. Il était souvent possible d'ajouter à la main le nécessaire pour que la partie restante du fichier puisse s'imprimer. C'était mieux que rien !
Il faut dire que, à l'époque, les fichiers .ps étaient compréhensibles par un humain. Il y a belle lurette que la génération automatique des .eps ou .pdf a rendu tout ça largement incompréhensible.

Ajoutons encore que la LaserWriter était incroyablement solide. Un collègue a fait toute sa carrière avec à coup d'adaptateurs variés et en gardant un vieux Mac pour la connecter. Quand il s'en est débarassé il y a 10-15 ans, elle marchait encore sans faiblir même si son utilisation était devenue un poil galère. Je garde un souvenir ébloui des produits pionniers d'Apple comme le QuickTake (le premier vrai appareil photo numérique), le Apple Macintosh Power CD (le mien marche toujours), le Mac plus (le mien marche toujours), le Powerbook 180, le réseau AppleTalk, etc.. et des logiciels comme Hypercard. La vache, qu'est ce que c'est loin tout ça ! Bon, je viens juste de commander un MacBook pro M1 sur une fin de budget 2022 ... le temps passe.

Ce message a été modifié par linus - 17 Dec 2022, 23:46.

[sansnom]

Au boulot on a eu une LaserWriter dès sa sortie. J'étais épaté, ça enfonçait, et de très loin, ce qu'on pouvait faire sur un traceur à tambour Benson ou Calcomp.
J'étais en contact étroit avec Apple France et avec Bernard-Paul Eminet, l'auteur de "Le Livre de Postscript" 1987.
Par la suite j'ai beaucoup aidé mes collègues en plongeant dans les fichiers .ps produits par nombre de logiciels scientifiques sous Unix. Ces fichiers étaient bourrés d'erreurs car il n'y avait pas vraiment d'outil de debugging et le juge de paix était l'impression réussie ou non.
L'une des erreurs les plus courantes : un objet était très, très loin en dehors du bounding rect (la partie que l'imprimante va imprimer). Le fichier s'imprimait le plus souvent sans problème car l'imprimante effectuait les clipping (coupures) nécessaires au recadrage. Mais, une fois insérée dans un QuarkXpress ou autre, la même image générait le fameux "offending error" mentionné par Trouspinette. La cause en était un débordement mémoire associé à un second niveau de clipping. Il suffisait donc de rechercher ces foutus objets hors bounding rect. J'effectuais cette recherche d'abord manuellement puis avec l'aide d'Illustrator (merci à lui) via un dézoomage maximum et un pomme-A miracle.
Un autre amusement était les fichiers .ps qui se trouvaient être fréquemment endommagés (faible fiabilité des disquettes, zips, cassettes magnétiques, etc.) et, comme TimeMachine n'existait pas encore, bien peu avaient des sauvegardes de leurs précieux fichiers. Il était souvent possible d'ajouter à la main le nécessaire pour que la partie restante du fichier puisse s'imprimer. C'était mieux que rien !
Il faut dire que, à l'époque, les fichiers .ps étaient compréhensibles par un humain. Il y a belle lurette que la génération automatique des .eps ou .pdf a rendu tout ça largement incompréhensible.

Ajoutons encore que la LaserWriter était incroyablement solide. Un collègue a fait toute sa carrière avec à coup d'adaptateurs variés et en gardant un vieux Mac pour la connecter. Quand il s'en est débarassé il y a 10-15 ans, elle marchait encore sans faiblir même si son utilisation était devenue un poil galère. Je garde un souvenir ébloui des produits pionniers d'Apple comme le QuickTake (le premier vrai appareil photo numérique), le Apple Macintosh Power CD (le mien marche toujours), le Mac plus (le mien marche toujours), le Powerbook 180, le réseau AppleTalk, etc.. et des logiciels comme Hypercard. La vache, qu'est ce que c'est loin tout ça ! Bon, je viens juste de commander un MacBook pro M1 sur une fin de budget 2022 ... le temps passe.

VOILÀ !... Voilà ce que l'on peut appeler de la... bidouille, au sens le plus noble du terme. Je pense que l'on pourrait aussi parler d'artisanat pour cette époque de transition entre l'encre de chine, Rotring, grattiche, carte à gratter, aérographe, film inactinique... et l'arrivée du Mac 128 (damned que cet écran était petit !...) avec MacDraw.

De bidouille aujourd'hui, il ne reste plus beaucoup de champs d'investigation ou d'expérimentation, tout étant définitivement... “collé”, verrouillé et fermé !...
Ravi d'avoir pris part à cette (petite) révolution des arts graphiques (né en 1960, dessinateur BT Ouvrage en bois et CAP Charpentier), un peu par erreur donc, mais toujours passionné tout au long des évolutions matérielles et logicielles. Un coup de bol au final d'avoir été là avec une belle envie d'y arriver et d'en profiter.

Ce message a été modifié par sansnom - 18 Dec 2022, 11:13.