art forum, du fun, du beau, de l'art

[armeur H]

YOP
En ouvrant ce topic, je voudrais permettre aux amateurs d'art contemporain de discutailler des œuvres, expos ou artistes qui leur sont chers. À la manière de la "rubrique ciné" ou "vous écoutez quoi comme musique".

Donc voilà. Dans pas bien longtemps je vais me déplacr à Bruxelles pour aller voir un des plus forts de l'univers, qui explose sankukai avec une pitchenette de l'auriculaire : panamarenko.

y en a ici qui sont allés voir ?

[edit] j'ai omdifié le titre du topic, histoire de voir si ça appate le chaland ![/edit]

Ce message a été modifié par armeur H - 8 Jan 2006, 15:01.

[kenobie]

news du soir la Fontaine de Duchamp , mise à mal par un visiteur à beaubourg

Et ce n'est pas la première fois !
Selon les sources, c'est un récidiviste de 77 ans. Voici ce que j'ai trouvé sur ce personnage:

L’objet d’art ‘Fountain' de Duchamp est usagé pour une action par Pierre Pinoncelli. Le 24 août 1993, lors de l'exposition inaugurale du Carré des Arts de Nimes ‘L'Objet dans l'art au XXe siècle’, Pierre Pinoncelli, artiste-peintre de l'École de Nice, pisse dans l' urinoir et lui assène un coup de marteau.

'Fountain' est lié à une action exécutée par Duchamp à New York en 1917. La Society of Independant Artists organisa une exposition au Grand Central Palace le 10 avril 1917 sur une base de "No jury, no prizes". Quelques jours avant l'inauguration, Duchamp se rend chez un grand fournisseur d'articles de plomberie de New York et achète un urinoir. Il envoie l'objet, intitulé 'Fountain' et signé sous le pseudonyme R. Mutt, anonymement au Grand Central Palace, accompagné des 6 dollars de cotisation requis pour participer à l'exposition. 'Fountain' est refusé aux raisons que l'objet est "obscène, indécent, n'est pas une oeuvre 'originale', n'est pas de l'art". (...) Puis l'urinoir a été perdu. Duchamp se procure d'autres urinoirs identiques en 1964. C'est un de ces urinoirs qui fut acquis en 1986 par l'Etat français pour la collection du Centre George Pompidou pour 1.300.000 FF.

Le 26 août 1993 Pierre Pinoncelli défend son acte devant le Tribunal correctionel de Nîmes en se réclamant de Duchamp. Pour justifier son geste il dit qu'il s'agit "d'achever l'oeuvre de Duchamp, en attente d'une réponse depuis plus de quatre-vingts ans; un urinoir dans un musée doit forcément s'attendre à ce que quelqu'un urine dedans un jour, en réponse à la provocation inhérente à la présentation de ce genre d'objet trivial dans un musée (...). L'appel à l'urine est en effet contenu ipso facto - et ce dans le concept même de l'oeuvre - dans l'objet, vu son état d'urinoir. L'urine fait partie de l'oeuvre et en est l'une des composantes (...). Y uriner termine l'oeuvre et lui donne sa pleine qualification. (...) On devrait pouvoir se servir d'un Rembrandt comme planche à repasser".

Le juge décide que Pierre Pinoncelli est coupable du délit de "dégradation volontaire d'un monument ou objet d'utilité publique" et le condamne à un mois d'emprisonnement avec sursis. (...)

Selon une conservatrice du Musée national d'art moderne l'intégrité de 'Fountain' était profondément atteinte. "L'urinoir avait perdu son statut de ready-made neuf et intact, sans passé, sans usure; sa fonction (...) d'objet tout trouvé, prêt à l'emploi de l'art, donc d'art tout fait; son statut de simulacre commercial disparaissaient par force". Pinoncelli conteste en argumentant qu'il avait "prolongée" et "achevée" l'oeuvre. Les juges soulignent le légitime souci de Pinoncelli de voir reconnu le caractère artistique de son geste, mais que tout en étant éphémère, il n'en a pas moins eu des conséquences durables.

Le 20 novembre 1998 Pinoncelli est condamné par le Tribunal de Grande Instance de Tarascon à rembouser à AXA le prix de la restauration de 'Fountain' (16.336 FF) ainsi que les 270.000 FF correspondant aux 60% de perte de valeur de l'oeuvre de Duchamp consécutive à son geste."

En cherchant sur google, on trouve des infos sur Pinoncelli. Il n'a rien d'un gentil excentrique, encore moins d'un artiste habitué aux perfomances ou happenings. Une première fois il y a douze ans, une récidive moindre cette année... Même s'il ne s'agit pas du 'Fountain' de 1913, mais d'une réplique faite par Duchamp en 1964, je ne trouve pas qu'il s'agit d'un geste dada, ni duchampien. Duchamp n'a pas dessiné les moustaches sur la vraie Joconde.

Ce triste sire me semble juste un petit peintre qui veut faire parler de lui en s'en prenant non à un objet, mais à une démarche et une pensée fondatrice de l'art du XXe s qui a plongé une certaine idée de la peinture dans les poubelles de l'histoire de l'art.

Mardi 24 janvier 2006, 13h20

Pour un "clin d'oeil au dadaïsme", Pierre Pinoncelli, qui avait dégradé l'urinoir de Marcel Duchamp début janvier, s'est vu condamné lundi à trois mois d'emprisonnement avec sursis et à payer 214.000 euros au Centre-Pompidou, propriétaire de l'oeuvre.

Devant la 28e chambre du tribunal correctionnel de Paris, M. Pinoncelli était poursuivi pour s'être attaqué le 4 janvier en fin de matinée au célèbre urinoir, l'une des oeuvres emblématiques de Duchamp, avec un petit marteau, ébréchant légèrement la céramique, lors de l'exposition Dada au Centre-Pompidou.

Il avait également lui-même signé l'oeuvre en écrivant "Dada".

"Pour Dada qu'il soit, cet acte est pour moi avant tout un acte délictuel", a estimé la représentante du parquet lors du procès qui réunissait mercredi matin un large public, souriant et amusé par la démarche de ce prévenu un peu particulier.

Pull rouge vermillon et lavallière bleu, M. Pinoncelli a tenté d'expliquer qu'il n'était pas "le vulgaire casseur qu'on essaie de présenter".

"Un vandale ne signe pas son oeuvre, c'était un clin d'oeil au dadaïsme, j'ai voulu rendre hommage à l'esprit Dada", a expliqué le prévenu, âgé de 77 ans.

"Vous n'êtes pas sans savoir que la vie en société exige un respect des règles et notamment le respect de la propriété publique", tente la présidente.

"Mais l'esprit Dada, c'est l'irrespect", lui répond spontanément M. Pinoncelli.

Huit versions de l'urinoir, dont le titre est en fait "Fontaine", existent actuellement sur le marché et M. Pinoncelli, déjà auteur d'une première dégradation en 1993 sur le même exemplaire que celui exposé au Centre-Pompidou, a expliqué avoir voulu lui redonner son originalité.

"Le fait qu'il ait été dégradé par vous faisait que ce multiple devenait un original, je vous ai bien compris ?", demande la présidente. "Absolument", confirme M. Pinoncelli.

Mais les arguments du prévenu n'ont pas convaincu et le tribunal a rejoint la position du parquet, préférant voir dans sa démarche un acte répréhensible plutôt que de justifier celle d'un "happening" artistique.

Après seulement quelques minutes de réflexion, le tribunal l'a en effet condamné à trois mois d'emprisonnement avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de deux ans.

Cela signifie que le prévenu doit payer avant l'expiration de ce délai de 24 mois les 14.000 euros de frais de restauration et les 200.000 euros liés au préjudice matériel auquel le tribunal l'a condamné.

Selon l'avocate de la partie civile, Me Marie Delion, l'oeuvre est aujourd'hui estimée à 2,8 millions d'euros.

"Le jour où vous aurez compris que ce qui est à un autre n'est pas à vous, les choses iront beaucoup mieux pour vous et pour la collectivité", lui a lancé la présidente, après avoir prononcé cette peine.

A l'issue de l'audience, M. Pinoncelli a estimé "la note salée" et indiqué qu'il faisait appel.


Source: L'internaute

Ce message a été modifié par kenobie - 27 Jan 2006, 18:53.