jeux de l'être et mots fantômes, mots peu courants mais bien réels a définir selon son délire

[gaspou]

Rabelais, Balzac, Daudet (Léon), Proust, Queneau sans doute, se sont adonnés à la pratique du macaronisme, où l'ont quelque part mentionnée.

Tremper un macaron dans son thé et se remémorer les doux émois suscités par sa première dégustation de macaronis au fromage ?

[Jack the best]

Mettre un macaron MacBidouille sur son cheval, son fiacre, sa voiture ?

Ou mieux une cocarde tricolore ou un képi de général sur la lunette arrière.

Mettre un macaron sur la roue arrère-gauche de sa bicyclette ou de sa draisine ?

Mettre un macaron (cest à dire un bourre-pif) et deux coups de latte aux nains de jardin ?

Cela s'appelle de nos jours de l'auto-collantisme ? Bon ! Ces efforts m'ont épuisé ! Je retourne me coucher jusqu'à la fin des ouacances scolaires le 5 mars au matin !

[gaspou]

J'ai demandé de l'aide au public. On a le droit ? Ma pauvre mère (pauvre parce que je suis son fils et elle est bien à plaindre), agrégée de lettres classiques m'a cité de mémoire ce texte du merveilleux Jean Yanne, qui rejoint donc au panthéon du macaronisme les augustes auteurs cités par San:

- Quid dicem ?
- Dicem merdum !
- Répétem ?
- Merdum merdum merdum !
- Ah, chercharem la bagarrem !
- Appellarem flicum !

[Jack the best]

Tu veux dire que c'est parler en "yaourt", comme au bon vieux temps de "Frischmout chez les Merblecks" ? L'orthographe n'est pas certaine. Par contre, cette émission passait à la radio -Europe n°1 je crois- en 1967/1968.

De la déconnade pure !

OU encore chanter en anglais comme les rockers français des années soixante ?

C'est ce que baron disait … message #1737

[gaspou]

Oui, mais c'est plus spécifique, le macaronisme est l'utilisation du latin de cuisine. Merci Môman.

[San Kukai]

Bien entendu, baron avait finement fait mine d'ignorer le sens de macaronisme à la page précédente.
Cependant, je propose que la maman de gaspou, du haut de son agrégation, nous gratifie d'un terme choisi par l'intermédiaire de son garnement.

______


MACARONIQUE (pour ATILF)
LITT. [En parlant d'un genre parodique] Qui est composé de mots latinisés de façon à produire un effet divertissant ou comique. Langage, style macaronique; vers macaronique. Je me souviens maintenant d'une chanson de l'époque qu'on fit en latin macaronique sur certain orage qui surprit le Grand Condé comme il descendait le Rhône en compagnie de son ami le marquis de La Moussaye. Condé dit: Carus Amicus Mussaeus. Ah! Deus bonus! quod tempus! Landerirette, Imbre sumus petituri (PROUST, Prisonn., 1922, p. 303).
P. ext. et p. plaisant. Peu sérieux, qui tient de la parodie. Nous te destinions les rênes de cet empire macaronique et burlesque (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 44). J'ai vu soumettre de malheureux malades à des régimes absurdes et débilitants, hydratés, végétariens, macaroniques, en vertu de théories fausses (L. DAUDET, Monde images, 1919, p. 51).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1552 vers macaronicques (RABELAIS, Quart Livre, chap. 13, éd. R. Marichal, p. 84). Empr. à l'ital. maccheronico, anc. maccaronico, adj. qualifiant le style, les vers macaroniques, c'est-à-dire un mélange d'ital., de lat., de formes dial. (dial. de Brescia et de Mantoue), de lang. étrangères imaginaires, etc., assorti de désinences latines, et dont l'oeuvre la plus représentative est le Baldus de T. Folengo (1517; v. U. RENDA, P. OPERTI, Dizion. storico della letteratura ital., s.v. Folengo); maccheronico est dér. de maccherone (macaron* et macaroni*) pris au sens de «nourriture grossière». Bbg. BOULAN 1934, p. 36. HOPE 1971, p. 206. QUEM. DDL t. 15.

MACARONIQUE (pour Littré)
(ma-ka-ro-ni-k') adj.
Poésie macaronique, poésie burlesque dans laquelle on affuble de terminaisons latines les mots de la langue vulgaire. La scène de la réception d'Argant dans le Malade imaginaire de Molière est en vers macaroniques, et surtout la Mort de Michel Morin : De brancha in brancham degringolat atque facit pouf. Le latin macaronique inventé, dit-on, par Merlin Coccaïe, pour se venger des dominicains, VOLT. Mél. litt. Observ. Tristram Shandy. XVIe s. Arrivant à la cassine, de loin il apperceut Tappecoue, qui retournoit de queste et leur dit en vers macaroniques.... RAB. Pant. IV, 13.

MACARONISME
(ma-ka-ro-ni-sm') s. m.
Composition dans le genre macaronique. Le genre lui-même.

[gaspou]

Je propose dans le même esprit panlogisme


signé: la maman de "gaspou"

[Fat.ivy]

Salut,
Logique tournante... Panlogisme si pan viens de panoramique...
Ou logique de la foule... pan...
Ou logique de l'éternelle enfance... Pan...


Désolé de ne pas écrire autant que vous... ni aussi bien...

Ce message a été modifié par Fat.ivy - 18 Feb 2007, 10:16.

[Jack the best]

La logique "floue" ?

[gaspou]

La logique "floue" ?

C'est presque exactement le contraire

"pan" doit être pris dans le sens "tout", "universel". Le champ lexical est évident.

Ce n'est pas un mot facile qu'a choisi môman (la garce ! )

[San Kukai]

"pan" doit être pris dans le sens "tout", "universel". Le champ lexical est évident.

Le panlogisme est un terme essentiellement employé en géopolitique. « Pan- » est effectivement un élément déterminant un tout pour l'élément auquel il est accolé. C'est aussi une interjection, signifiant le plus souvent des coups de feu.
Vous l'aurez compris, ce mot est particulièrement utilisé lorsqu'il s'agit de brocarder la politique internationale des Zétazunis, réduite (aux dires de ses détracteurs) à une vision économique hégémonique dans le meilleur des cas et au recours aux armes dans le pire.

[mat]

je peux jouer je peux jouer?
comment on fait?
je suis une grosse moule et j'ai la flemme de relire le topic!

[San Kukai]

je suis une grosse moule et j'ai la flemme de relire le topic!

Bravo ! Tu as déjà gagné !
Sans le savoir, tu viens de donner la définition du Charentais…

En bref et avec des mots simples (rien que pour toi), il s'agit à partir d'un mot réel offert par l'un d'entre nous d'inventer une définition. Celle s'approchant le plus du mot proposé permet à son auteur de soumettre le mot suivant.

Tu peux cependant, n'en déplaise à ta flemme légendaire, relire les trois dernières pages du tropique.

[mat]

bon et bien je vais prendre part a votre jeu fugace si personne ne voit de mal à ça…
je vais donc lire les trois dernières pages


(j'avais juste envie d'écrire fugace)

Panlogisme vient indéniablement du grec, le préfixe pan, autour-aux alentours-proche-juste là-àcoté, et le suffixe logisme, de logos certainement, la parole.
Par extension, je pense que c'est ce que le graphiste appelle aujourd'hui une affiche avec beaucoup de partenaires financeurs, qui prennent la parole avec leurs trop nombreux logos* en jpg tout flou.
Panlogisme "ce qu'il y a autour des logos"



*les crottes du pouvoir

Ce message a été modifié par mat - 18 Feb 2007, 12:46.

[Jack the best]

Le panlogisme est le fait de se logger de se connecter à un forum et de zigouiller par là même sa carte-mère, n'en déplaise à la mère de Gaspou !

[gaspou]

Bel effort collégial, mais vous êtes un peu loin. "Logos" est à prendre dans un sens philosophique.

[mat]

alors je pense que c'est sur la compréhension du monde autour de soi…

[Jack the best]

La théorie qui veut rassembler toutes les théories, comme par exemple le pangermanisme, ou la théorie qui veut que tout est dans tout, la théorie du tout ou rien, la théorie de l'ubiquité, … que sais-je ?

Allez ! z'y va !

[mat]

je mixe les deux:
le fait de pouvoir tout comprendre car tout est là…

[Wall]

Le panlogisme est une branche de la médecine dentaire dans laquelle on se sert de petites briques de plastique en guise de plombages, couronnes et autres bridges. De pan, dans les dents, et logos, Lego® (prononciation propre à la fille de ma belle-sœur).
Ci-dessous, expérience ratée de panlogisme.


Et hop.

Une autre acception du mot, dérivée de la précédente par quelque processus linguistique mystérieux : doctrine philosophique selon laquelle tout est pensable. A mon avis c'est de la foutaise, par exemple pas moyen de comprendre pourquoi ma bagnole n'a pas voulu démarrer ce matin alors que je la rentre tous les soirs dans mon garage chauffé à 17,5°C. C'est pas Hegel qui va me dépanner sur ce coup.


Ce message a été modifié par Wall - 19 Feb 2007, 15:49.

[Jack the best]

Comme Sancho ? Sancho Pensable !

Oui, c'est vrai, je fatigue !

[gaspou]

Mat et Wall sont les plus proches:

Le panlogisme est la doctrine selon laquelle le réel est totalement intelligible. Pour éclairer cette définition quelque peu abstruse, une citation absconse:

Avec Thalès et ses successeurs (les Milésiens), l'emploi du Logos est généralisé à la quête d'un savoir du monde. Les Grecs ne cherchent plus le principe d'explication des phénomènes dans une instance transcendante (discours mythique), mais dans une réalité immanente (discours rationnel). Ainsi sont proposés l'eau, puis l'air, puis la matière indéterminée, comme principe du cosmos.
En adoptant ce point de vue, ils considèrent le monde comme homogène, dépourvu de secteurs privilégiés relevant d'autres règles de fonctionnement (domaine des dieux, des miracles …). Chaque élément du monde est soumis comme tous les autres aux même lois de la nature.
Cette homogénéité permet la prévalence d'une vision géométrique du monde : il s'agit de tracer la figure cohérente et équilibrée du cosmos, et non plus de raconter l'histoire événementielle de sa genèse.

Désolé pour cette dérive philosophique, mais madame mère fait partie des intellectuels professionnels, beaucoup moins rigolos que nous autres bourrins amateurs.

Je donne la main à Mat parce que Wall gagne tout le temps.

Ce message a été modifié par gaspou - 20 Feb 2007, 07:25.

[mat]

oué!
bon je vais me suis creuser la tête pour trouver un mot, le voici:

madapolam

[Jack the best]

Facile ! C'est le verlan de malopadam, onomatopée utilisée dans les phylactères pour représenter un cheval au trot !

[mat]

en écrivant ce mot, je me suis dit qu'il était magnifique, un peu comme cellardoor…

[Jack the best]

C'est vrai ! Ne pas confondre avec pataclop !

[olivier29]

avec cet indice donné par Mat (dont le chien-avatar va mieux apparemment), c'est vers l'anglais que je vais chercher une définition de madapolam

Il s'agit bien entendu d'un mot composé signifiant une excuse bidon pour expliquer son retard au travail le matin.
De "mad":fou "apol(ogie)": excuse "am"(matin): soit une excuse folle du matin

Cette idée a été reprise par la notre société des chemins de fers qui propose des publicités décalées à la radio pour vanter les mérites d'un train très rapide, du genre: "voici une excuse offerte pour expliquer votre retard au travail: je suis allergique aux serpents et j'ai croisé dans le couloir un homme portant des chaussures en boa".
Et là, votre boss vous regarde et dit madapolam. Si en plus il désigne la porte d'un geste péremptoire, cela peut donner madapolamout (là t'es viré )

[mat]

bravo!
non ce n'est pas ça
mais cette définition est magnifique!!!!

[corinne]

bravo!
non ce n'est pas ça
mais cette définition est magnifique!!!!

Oui, de temps en temps, il se réveille, Olivier, quand ses patrons sont loin et qu'il peut vite accéder à internet !!!
Mais c'est toujours pour inventer des trucs même pas inventables !

[gaspou]

Madapolam est le titre du livret écrit par Beethoven sur sa "Symphonie du Destin"; il suffit de chantonner sol sol sol mi bémol pour s'apercevoir que madapolam sonne beaucoup mieux que "ta ta ta ta". Malheureusement, Beethoven s'est arrêté au titre. Il a demandé à Shikaneder (le librettiste de la flute enchantée, pas moins) d'écrire le reste. Shikaneder s'est exécuté, mais a voulu changer le titre en "malopadam" (Jack the best a d'ailleurs gagné car il a fort subtilement fait allusion à l'histoire que je suis en train de vous narrer sans avoir son talent), sous pretexte que "dam" sonnait mieux sur le mi bémol. Inutile de vous dire que Beethoven s'est emporté: "dis tout de suite que tu as une meilleure oreille que moi !". Shikaneder, qui malgré son nom, n'était pas un adepte de la chicane, n'a pas osé rappeler à Beethoven qu'il était complètement sourd (d'ailleurs ça ne servait à rien, parce qu'il n'entendait pas), et est parti avec son livret sous le bras, qu'il a refourgué à Mozart; celui-ci l'a renommé Don Giovanni, après avoir remplacé le troisème sol par un si bémol et le mi bémol par un do.

Tout cela est rigoureusement identique, vous pouvez vérifier.


edit pour césure d'une phrase trop longue. Je suis comme ça.

Ce message a été modifié par gaspou - 20 Feb 2007, 11:40.