L'Apple Store du marché Saint Germain confirmé, Réactions à la publication du 07/11/2014

[scoch]

Je passais souvent à la Fnac Digitale

Tu préfères pas un whisky d'abord ?

[Lionel]

Je passais souvent à la Fnac Digitale, et les dernières semaines, ils communiquaient sur leur déménagement à Beaugrenelle. En tout cas, il me semble que le personnel y a été transféré. Bien sûr, il est très possible que la direction en ait profité pour réajuster les services et les rayons, en faisant gicler par exemple les services aux entreprises, vu que Beaugrenelle comporte une librairie et un rayon musique, qui n'existaient pas dans l'autre.

Mais disons que, au delà de la question de distance, c'est point de vue statuts un peu comme la Fnac Étoile (à ne pas confondre avec la Fnac Champs-Élysées) qui a bougé il y a vingt ans de Wagram à Ternes.

Je confirme ayant des amis là bas. La Digitale a fermé et une bonne partie du personnel est au Beaugrenelle. Ils ont beaucoup plus de clients car le cerne commercial draine une partie du 15e et du 16e. Plutôt sympa en fait ce centre, entièrement vitré. On a pas l'impression d'être enfermé dans une boîte.

[scoch]

Je passais souvent à la Fnac Digitale

Tu préfères pas un whisky d'abord ?

Petite anecdote : « Quelques jours après l'ouverture, il s'est avéré nécessaire de préciser sous l'enseigne Fnac Digitale au fronton de l'immeuble : "L'univers du numérique : TV, audio, vidéo, micro". ».

[VincentAlex]

la Fnac Digitale à ouvert suite à la fermeture de la Fnac Micro

[El Bacho]

Si vous voulez tout savoir, je crois me souvenir que la Fnac avait d'abord ouvert une librairie internationale au début des années 90 au 71 boulevard Saint-Germain, côté 5ème arrondissement, à Cluny.
C'était l'époque où la Fnac était conquérante partout, et montrait beaucoup d'orgueil dans sa stratégie. Je crois en fait qu'ils avaient carrément évincé des murs une autre librairie internationale installée là depuis des années, en récupérant le bail dans des conditions peu glorieuses. D'après Google Street View, le fronton de pierre comporte encore aujourd'hui l'inscription "Librairie Internationale" correspondant à cette première enseigne (c'est maintenant un club de fitness).

Ça avait lamentablement capoté et, au bout d'un an, l'établissement était reconverti en Fnac Micro. Très proche d'ailleurs d'un revendeur Apple, situé de l'autre côté du boulevard Saint-Jacques. Cette Fnac a tenu dix ans, avant de déménager quelques centaines de mètres plus loin sur le boulevard, dans le sixième, près de la Faculté de médecine, sous le nom de Fnac Digitale, avec une vocation élargie à tout ce qui était numérique (donc télés, appareils photos, DVD, etc.) et plus de place.

[Lionel]

Je passais souvent à la Fnac Digitale

Tu préfères pas un whisky d'abord ?

Petite anecdote : « Quelques jours après l'ouverture, il s'est avéré nécessaire de préciser sous l'enseigne Fnac Digitale au fronton de l'immeuble : "L'univers du numérique : TV, audio, vidéo, micro". ».

Tu crois que les gens pensaient que c'était un salon de massage ?

[Sgt.Pepper]

Lorsqu'on ramène les choses à nos propres nostalgies, il ne faut pas prétendre avoir un avis très éclairé sur la dialectique des choses qui vont et qui viennent.

C'est un privilège qui vient avec l'âge (tandis que d'autres s'évaporent) que de comprendre pour de vrai que le monde n'a pas commencé avec nous et qu'il continuera sans.

Ainsi, à en lire certains, Apple viendrait écraser de sa grosse artillerie assassine, un beau quartier parisien, chargé d'histoire et de vie authentique.

Ce quartier je le connais plutôt bien. Je suis entré pour la première fois au Café de Flore dans ma dixième année (j'y traîne encore, parfois), j'y ai acheté mes premières tiag vers 18 ans rue du Dragon, et vers vingt-cinq ans posé ma première bouteille chez Castel (il faut bien que jeunesse se passe).

J'ai soixante ans aujourd'hui. C'est dire ce que j'ai vu défiler comme devantures, comme palissades, comme "tout doit disparaitre", comme "prochainement un grand nom de la mode et du style", dans un ballet incessant où chiquitude et boboisme côté Saint-Pères le disputent à l'estudiantisme branleur d'Odéon.

Autre quartier, même punition. À entendre les anciens de la Place du Tertre à Montmartre, lorsque j'y vivais vers mes dix-huit ans, le métier (vendre ses croûtes pour la gagner) n'était plus ce qu'il était. J'écoutais, émerveillé et triste de comprendre que je vivais alors des temps modernes qui avaient tout effacé sans vergogne. Adieu poulbots ! Adieu Moulin ! Adieu Goulue !

Imaginez juste les yeux émus de ce couple de Californiens, fraichement débarqués de leur taxi un dimanche matin de 2015 Place du Tertre, qui m'écouteraient dire les mêmes conneries (ben oui, l'ancien c'est moi, maintenant) à une table de la Crémaillière. De retour à LA, ils raconteraient Montmartre, leur rencontre émouvante avec ce vieux peintre qui leur a restitué toute l'âme et la magie de ce quartier bohème, aussi authentiquement parisien qu'amazing.

Franchement de quoi rire.

Apple, une pieuvre qui, sans vergogne, jette dans la Seine pauvres limonadiers et fripiers qui donnaient tant d'âme à ce beau quartier historique, si convivial et coloré ?

Un clou chasse l'autre. Rien de plus.

Ce dimanche, je vous recommande d'aller verser une larme sur les cadenas si beaux et si émouvants du pont des Arts, appelés à prochainement disparaitre... vite, vite ! avant que s'évanouisse un pan entier de notre histoire millénaire !

Bonne fin de semaine à tous.

[El Bacho]

Le Marché Saint-Germain, tout comme d'ailleurs l'Aubette à Strasbourg, étaient des bâtiments qui n'étaient pas franchement attractifs pendant très longtemps. Il y a eu un sursaut de l'Aubette il y a quelques années, mais ils n'arrivaient pas à occuper tout l'espace jusqu'à l'arrivée de l'Apple Store, qui a remis ce côté de la place Kléber au premier plan.

Montmartre est de même plus une recréation de Un Américain à Paris pour les touristes qu'un haut-lieu séculaire de l'activité artistique parisienne. La seule différence c'est qu'aujourd'hui la référence sera plutôt Amélie Poulain ou Midnight in Paris (encore un autre film sur le passé c'était mieux avant, sauf que le message final met une heure de plus à être formulé qu'il n'aurait fallu).

Et effectivement, les cadenas, comme tradition...