Le retour du Minitel, Réactions à la publication du 18/12/2017

[Ze Clubbeur]

C’était lent mais pourtant c’était d’un modernisme fou.

Hihi, oui ! 1200bits/s en réception et ... 75 en émission... Ça faisait rêver, à l'époque...
Et dire qu'aujourd'hui, on se plaint de n'avoir QUE du 2MB/s ou que notre connexion fibre 1GB/s rame un peu...

[BdeHOGUES]

C'est comme la nostalgie pour les vieilles consoles de jeu

Ohhhhh le vilain cougar

Ce message a été modifié par baron - 19 Dec 2017, 00:49.

Raison de l'édition : Complément à la citation, histoire que tu ne passes pas trop pour un troll. ;)

[Ze Clubbeur]

Je parie qu'on pourrait faire des sites web avec un look et une ergonomie Minitel, juste au moyen de javascript et de css.

Ça, c'est pas ce qu'il y a de plus difficile à faire

[iAPX]

C'est comme la nostalgie pour les vieilles consoles de jeu, leurs jeux simples, très pixelisés, leurs musiques lo-fi en 8 bits. Je ne me sens absolument pas concerné, mais je comprends l'intérêt que certains peuvent y avoir.
Je parie qu'on pourrait faire des sites web avec un look et une ergonomie Minitel, juste au moyen de javascript et de css.

Il n'y a pas que de la nostalgie, il y a d'autres coté extrêmement intéressants, comme de permettre à d'ancienne technologies de perdurer et de ne pas tomber dans l'oubli (même si ça peut être assimilé à de la nostalgie, ça n'en est pas, plus un hommage), mais pour moi surtout un moyen de proposer des services extrêmement dépouillés mais aussi du chat réduit à sa plus simple expression, tant en terme de présentation, de fonctionnalités qu'aussi canalisant l'énergie et le message uniquement au travers du texte (pas de coté graphique sauf à la fin, ni emoji ni rien), ce qui rend au langage écrit sa force, et oriente le discours.

[Macmmouth]

C'est comme la nostalgie pour les vieilles consoles de jeu, leurs jeux simples, très pixelisés, leurs musiques lo-fi en 8 bits. Je ne me sens absolument pas concerné, mais je comprends l'intérêt que certains peuvent y avoir.
Je parie qu'on pourrait faire des sites web avec un look et une ergonomie Minitel, juste au moyen de javascript et de css.

Pour moi c’est le genre d’objet qui rentre dans la catégorie des chefs d’oeuvre.
C’est à dire ce que l’on peut obtenir de mieux avec un matériel donné et des techniques données.

Si on peut s’extasier devant une pointe de flèche en silex quasi parfaite, devant une statue grecque en marbre, devant le mécanisme d’une horloge, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas pour une console de jeu des années 80.

Ce n’est pas parce que les technologies ne sont plus à l’ordre du jour, que ces créateurs ne méritent pas de l’admiration.

Au contraire, faire beaucoup avec peu demande une très grande ingéniuté et une grande maîtrise.

[cquest]

Au contraire, faire beaucoup avec peu demande une très grande ingéniuté et une grande maîtrise.

Bien d'accord, car le code dont je suis le plus fier après 35 de dev reste quand même celui de mon serveur Minitel sur Apple II... environ 1000 lignes d'assembleur 6502, moins de 2Ko de binaire et il ajoutait un petite trentaine de nouvelle instructions au BASIC pour écrire facilement son serveur en BASIC.
Je l'ai mis en ligne, avec sa donc (bien plus longue que le code):

https://github.com/cquest/cristel

Je suis en train de refaire un équivalent, en python... avec lequel j'ai codé la re-création de l'annuaire électronique: https://github.com/cquest/pynitel

1200 bauds, c'était pas rapide, mais l'écran très limité était vite remplit lui aussi (24 lignes de 40 colonnes).
Donc oui, pour l'époque, on utilisait vraiment au mieux le peu qu'on avait du côté du terminal, mais aussi du côté serveur.

Sur l'Apple II... 48 ou 64Ko, donc ne prendre que 2ko pour gérer le Minitel c'est un bon objectif pour Cristel.
Sur le Mac, j'ai commencé sur un Mac Plus... 1Mo... et avec ça on arrivait à gérer 64 utilisateurs connectés en simultané (avec Dragster) !

Le plus gros serveur que j'ai réalisé... 3615 RDLF avec 4 Mac Plus de 64 voies chacun, soit 256 accès simultanés, et il se remplissaient en une minute vu l'affluence.


Si vous voulez un Minitel, rien de plus simple, il y en a en général 1500 à vendre en permanence sur leboncoin 5 à 10 euros pour les modèles de base, au delà c'est souvent exagéré.
Un cable USB/Minitel... et hop, on peut bidouiller plein de trucs et par exemple faire tourner mon code "pynitel" avec son ordi, ou en light une Raspberry.
Un Minitel 2 ou 12 permet en plus de faire un serveur qu'on peut appeler en VOIP (nos box ont encore souvent une prise téléphonique utilisable).

Prochain challenge... re-créer l'interface du 3615 ULLA, qui se connectera sur... Mastodon !

[linus]

C’était lent mais pourtant c’était d’un modernisme fou.

Hihi, oui ! 1200bits/s en réception et ... 75 en émission... Ça faisait rêver, à l'époque...
Et dire qu'aujourd'hui, on se plaint de n'avoir QUE du 2MB/s ou que notre connexion fibre 1GB/s rame un peu...

On ne transmettait que du pur ASCII et, en plus, taper vite sur un Minitel ou bien une Teletype ASR 32 était impossible. Donc 75 bauds en émission c'était suffisant. Le Minitel était donc en adéquation avec son temps.
Deux ou trois ans après les débuts du Minitel je suis allé au USA et j'y ai eu la grande claque. Je suis tombé de haut en découvrant que ce pays, qu'on nous vantait comme super avancé, était plutôt attardé avec des équipements arriérés et l'absence de Minitel. Les journalistes parlent sans savoir et nous ont refait le coup de la France arriérée face à l'efficacité japonaise. Même grosse claque lorsque je suis allé au Japon dans des années 90.

Ce message a été modifié par linus - 18 Dec 2017, 17:22.

[PAX3]

Je suis admiratif et dubitatif devant une telle énormité de travail et ce MAIS POURQUOI ?

[iAPX]

Je suis admiratif et dubitatif devant une telle énormité de travail et ce MAIS POURQUOI ?

Pour ne pas laisser mourir ces technologies, très différents mais aussi le Videotex et le Minitel (ou plutot ses limitations techniques qui créent ds conditions orientant l'usage et le discours quand des prsonnes échangent). Je pens que ça a sa place, une petite place, toute petite, mais ça peut être intressant à étudier, surtout que ça se prête très bien à un usage dans des pays manquant cruellement de connectivité et bande-passante.

Les échanges par chat étaient extrêmement différents via le Minitel, car en plein texte, sans Emoji ni photos, les dialogues étaient d'ailleurs plus riches!

[zed_bill]

En fait non, mais ça me rappelle mes premières connexions au Net vers 1985 via ce FAI

Impressionnant ! Sachant qu'à cette date le Net grand public n'existait pas.

[cquest]

Je suis admiratif et dubitatif devant une telle énormité de travail et ce MAIS POURQUOI ?

Pourquoi ?

J'avais un carton de disquettes de mon Apple II qui traînait depuis des années et avait survécu à plusieurs déménagements.

Etaient-elles encore lisibles ? ça a été une de mes premières motivations, cette seule curiosité... relire des disquettes de plus de 30 ans.

Au milieu des copies diverse (pirates) de jeux et logiciels de mon adolescence, il y avait des trucs bien à moi, uniques, du code sur lequel j'avais passé des jours, des nuits, pendant quelques années.
Ce code m'a mis le pied à l'étrier, permis de créé une société qui a duré 13 ans, fait et vendu des serveurs sur Apple II puis du Macintosh Plus jusqu'au premiers G3.

Voilà ce qui arrive quand on ne jette rien (ou pas assez).

Le déclic c'est aussi la rencontre de chercheurs qui avaient bien du mal à retrouver du code. Le papier ça se conserve bien, le code ça disparait bien vite quand ce n'est plus utile et utilisé. Le paradoxe de notre monde numérique où on amasse beaucoup mais je doute fort qu'on préservera autant qu'avant... question de tri sûrement !


Ce midi, démo de mes bidouilles auprès de collègues, certains qui ont suffisament de cheveux blancs trouvaient que mon annuaire électronique s'affichait plus vite qu'à l'époque.
La vitesse était toute normale et identique à l'original, mais on a tellement gardé cette idée que "le Minitel c'était lent" qu'on a oublié que ça n'était pas si lent que ça !

Préservé ce patrimoine numérique permet justement de remettre un peu les pendules à l'heure de temps en temps.

Ouais, c'est du noir et blanc (en majorité), ça pique un peu les yeux, mais c'est comme certains vieux films: à conserver et à projeter de temps en temps... comme classique et/ou pour voir les progrès accomplis.

[baron]

A voir, la vision de l'informatique du futur en 1978 http://www.ina.fr/video/DVC7808137801/edit...nora-video.html

« […] Que jamais le numéro n'efface le nom, que le regard ne se fige en un signal, alors l'informatique ne sera pas asservissement mais libération. Ce sera peut-être le portrait de l'ordinateur de demain »
Ainsi concluent-ils leur reportage (16'17").


(Mais il y a encore plein d'autres morceaux savoureux et intéressants là-dedans ! Merci beaucoup, c'est revigorant de se confronter ainsi à une pensée construite et réfléchie comme celle de ce Simon Nora ! Alain Minc, je connaissais mais pas lui.)


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Beaucoup aimé aussi :

[…] Le papier ça se conserve bien, le code ça disparait bien vite quand ce n'est plus utile et utilisé. Le paradoxe de notre monde numérique où on amasse beaucoup mais je doute fort qu'on préservera autant qu'avant... question de tri sûrement !

Ce message a été modifié par baron - 19 Dec 2017, 00:59.

[Benzebut]

Préservé ce patrimoine numérique permet justement de remettre un peu les pendules à l'heure de temps en temps.

Idem. C'est la raison pour laquelle j'avais ressorti mes disquettes Apple IIgs et bidouillé du code pour faire tourner en émulation sur macOS et depuis iOS ces productions du siècle dernier. Démontrer ce que optimiser le code signifiait pour pousser les machines à leurs limites. Tout une époque ...

Je passerai ce soir à l'ISCC pour la conférence sur le Minitel, histoire de me rafraîchir la mémoire.

[yponomeute]

A voir, la vision de l'informatique du futur en 1978 http://www.ina.fr/video/DVC7808137801/edit...nora-video.html

« […] Que jamais le numéro n'efface le nom, que le regard ne se fige en un signal, alors l'informatique ne sera pas asservissement mais libération. Ce sera peut-être le portrait de l'ordinateur de demain »
Ainsi concluent-ils leur reportage (16'17").


(Mais il y a encore plein d'autres morceaux savoureux et intéressants là-dedans ! Merci beaucoup, c'est revigorant de se confronter ainsi à une pensée construite et réfléchie comme celle de ce Simon Nora ! Alain Minc, je connaissais mais pas lui.)

J'ai trouvé visionnaire l'évocation des dangers d'intrusion dans la vie privée que va créer l'informatisation de la société. Et la réflexion sur l'avenir d'une société où tout le monde aura un accès universel à la connaissance est particulièrement intéressante.

[Sgt.Pepper]

J'ai trouvé visionnaire l'évocation des dangers d'intrusion dans la vie privée que va créer l'informatisation de la société. Et la réflexion sur l'avenir d'une société où tout le monde aura un accès universel à la connaissance est particulièrement intéressante.

Soyez persuadés que l'intelligence et l'esprit visionnaire ne se sont pas taris en 1978 ! Je reste optimiste quant à la capacité humaine (citoyenne et regroupée, en premier lieu) à impulser les corrections nécessaires.

Encore faut-il pour cela des pôles d'alerte efficaces et crédibles, et surtout que l'individu fasse une expérience pratique des dangers. Or, c'est là que le bât blesse.

L'individu a beau être informé, il poursuit son chemin en fonction de ses croyances. D'une certaine façon, tout l'y encourage. En effet qui connait, au plus près de lui, quelqu'un qui a eu à souffrir (concrètement) du traçage permanent, de l'éparpillement des données de son identité ?

Les mésaventures de certains imprudents et crédules sur le WEB, sont à classer le plus souvent et à l'échelle de l'individu, dans une problématique de criminalité générale. On se sent, certes, plus démunis face à une cyberattaque sur son NAS qu'un pied-de-biche sur sa porte, mais globalement, il s'agit de la même chose.

Si on considère les opérations du grand cyberbanditisme, elles sont, elles, à rapprocher des braquages de banque. L'individu, en tant que tel, considère (à tort ou à raison) qu'il n'a que peu à voir avec ces opérations spectaculaires (sauf si sa taule est rançonnée !). Il s'en fait un sujet avec ses collègues le lendemain au bureau, puis passe à autre chose ; rien n'a changé pour lui... même pas mal (pense-t-il).

Je crois qu'il se trompe. Et toute la difficulté est de le convaincre que plus largement, qu'il a désormais une nouvelle dimension à son existence affective, sociale, sportive, professionnelle : il a une vie numérique, dont on peut dire qu'elle chapeaute en fait tout le reste, d'une façon particulièrement insidieuse et inquiétante, lorsqu'elle n'est pas, déjà, scandaleuse.

[cquest]

J'ai trouvé visionnaire l'évocation des dangers d'intrusion dans la vie privée que va créer l'informatisation de la société. Et la réflexion sur l'avenir d'une société où tout le monde aura un accès universel à la connaissance est particulièrement intéressante.

1978... année charnière pour l'informatique en France:

- loi Informatique et Liberté (initialement pour protéger les citoyens d'un fichage par l'administration qui s'est étendue par la suite... avec sa loi mirroir "CADA" permettant aux citoyens d'accéder aux documents de l'administration)

- rapport Nora-Minc

Ceci fera faire deux choix de planification à l'Etat:
- choisir de développer la filière télécom (transpac, numéris, satellites "Télécom"), plutôt que la filière micro-informatique
- choisir quel équipement sera mis en priorité dans les foyers entre le fax, le visiophone et le Minitel

On a plus ce genre de grand plan qui parfois tombaient juste